Au Burundi, l'ex chef du gouvernement Alain Guillaume Bunyoni est introuvable depuis lundi dernier. Il se serait enfui pour échapper à une perquisition.
Au Burundi, Alain Guillaume Bunyoni n'est plus réapparu en public depuis plus de sept mois. Lundi dernier (17.04), la police a réalisé une perquisition à son domicile, au sud de Bujumbura.
Parallèlement, la même opération s'est déroulée dans sa résidence secondaire à Rutana, sa province d'origine située dans l'est du pays.
Les agents de police ont alors constaté l'absence d'Alain Guillaume Bunyoni. Celui-ci se serait enfui, semble-t-il, avant que ces perquisitions soient conduites à ses deux domiciles.
Peu d'informations officielles
A la suite de son départ, deux colonels de police ont été interpelés et démis de leurs fonctions. Il s'agit d'Alfred Innocent Museremu, qui a été remplacé à son poste de directeur des renseignements extérieurs, et de Désiré Uwamahoro, désormais ancien chef de la police anti-émeute.
Une conférence de presse a été organisée ce mercredi (19.04) durant laquelle le ministre de l'Intérieur, Martin Niteretse, n'a pas apporté beaucoup de précisions sur la situation.
Celui-ci a admis que le parquet général souhaitait interroger l'ancien Premier ministre, affirmant qu'il ignorait les faits qui lui seraient reprochés. Il a reconnu qu'Alain Guillaume Bunyoni n'avait pas été retrouvé et confirmé l'éviction des deux colonels de police.
Depuis ces deux perquisitions, la famille d'Alain Guillaume Bunyoni serait assignée à résidence au sud de Bujumbura.
Tombé en disgrâce
Alain Guillaume Bunyoni, âgé de 51 ans, a été Premier ministre de juin 2020 à septembre 2022. Entre 2011 et 2014, il était le chef de cabinet de l'ancien président Pierre Nkurunziza, dont il fut le bras droit. Il a été deux fois ministre de la Sécurité publique et directeur général de la police nationale, entre 2005 et 2007.
Des postes importants qui ont fait de lui le plus haut gradé de police burundaise et un membre influent du cercle des généraux qui gravitent autour du pouvoir.
Décrit depuis 2005 comme un dur du système en place, il a été démis en 2022 dans un climat de soupçons de coup d'Etat contre le président Evariste Ndayishimiye, après seulement deux ans à la tête de la primature du Burundi.
Déboires judiciaires
Dans le collimateur de la justice depuis, averti de sa probable arrestation, il est donc en fuite mais les faits qui lui sont reprochés ne sont pas jusqu'ici connus.
La situation pourrait toutefois vite évoluer. Son arrestation sur les hauteurs de Bujumbura a été annoncée sur Facebook par un défenseur des droits humains burundais en exil.
Cette information est relayée sur les réseaux sociaux depuis quelques heures mais aucune source officielle ne la confirme pour l'instant.