Trois ans après le début de la pandémie de Covid19, l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) alerte notamment sur l'enjeu de l'immunisation des enfants. A l'échelle du continent africain, environ 30 millions d'enfants souffrent chaque année de maladies pour lesquelles des vaccins existent. A l'occasion de la Semaine mondiale de la vaccination du 24 au 30 avril, l'OMS appelle à une mobilisation et des investissements conséquents pour rattraper les conséquences de la pandémie.
Restrictions des mouvements, campagnes à l'arrêt, mobilisation des soignants et des moyens sur d'autres fronts. Selon le Dr Joseph Cabore, directeur de la gestion des programmes pour l'OMS Afrique, joint par Amélie Tulet de la rédaction Afrique, l'impact de la pandémie de Covid sur les programmes de vaccination en Afrique se fait durement sentir. « Le nombre d'enfants qui n'ont jamais reçu de vaccin de leur vie est passé de 7 millions 700 000 en 2020 à 12 millions en 2022, donc ce n'est pas surprenant que l'an dernier, 31 pays africains ont connu des épidémies de maladies évitables par la vaccination. » explique le médecin congolais. Des maladies comme le choléra ou la rougeole par exemple
Aurélia Nguyen, responsable des programmes et de la stratégie de l'Alliance du Vaccin, Gavi, constate que pendant la pandémie, l'un des programmes de vaccination les plus durement touchés a été celui contre la papillomavirus, sexuellement transmissible et pouvant provoquer des lésions précancéreuses.
Beaucoup d'adolescentes n'ont pas pu être vaccinées. Le cancer du col de l'utérus est la cause la plus fréquente de cancer féminin dans près de la moitié des pays d'Afrique subsaharienne. Alors que le vaccin contre le papillomavirus peut prévenir jusqu'à 90 % des cas de cancer du col de l'utérus. Il s'agit pour nous d'un programme de vaccination très important en terme de santé publique et d'équité entre hommes et femmes.
Pour atteindre les objectifs mondiaux de vaccination à l'horizon 2030, l'OMS calcule qu'environ 33 millions d'enfants doivent être vaccinés sur le continent africain dans les deux années à venir.