C'est un livre-témoignage ! « Quand mon chemin croise l'autisme », c'est de cette oeuvre de Nicole Tchétché Galo qu'il s'agit. Le 4 avril dernier, à la Maison de la presse d'Abidjan-Plateau, l'écrivaine a procédé à la dédicace de son ouvrage, dans le sillage de la journée mondiale de sensibilisation à l'autisme, célébrée chaque 2 avril.

Expliquant le contexte de l'élaboration et de la publication de son livre, Nicole Galo a témoigné qu'à travers son oeuvre, elle veut » faire comprendre aux uns et aux autres que les enfants autistes ne sont ni des sorciers, ni maudits, et ne doivent pas être rejetés par la société ».

« Avant le diagnostic de l'hôpital, j'avais remarqué chez mon fils, qui a 11 ans cette année, des crises de nerfs sans raisons visibles, son hyperactivité, il marchait sur la pointe des pieds. Son agressivité, son anorexie ou encore son mutisme sélectif m'ont interpellée... Mon livre est une thérapie qui brise le tabou sur ce mal », explique-t-elle en retraçant son parcours de mère d'un enfant atteint d'autisme.

Dans cette oeuvre de 92 pages, comprenant 14 chapitres, Nicole Galo montre, aux parents d'enfants autistes, les techniques et autres méthodes thérapeutiques pour venir à bout de cette maladie. Elle met en lumière «les frustrations, les moqueries et autres formes d'humiliations vécues par les parents».

Pour une lutte et une sensibilisation accrue, l'achat d'un exemplaire de l'ouvrage permettra de financer des activités contre l'autisme. Comme plaidoyer, à l'endroit de l'Etat de Côte d'Ivoire, Mme Galo souhaite que l'Etat fasse davantage en formant les coordonnateurs spécialisés dans les écoles et établissements scolaires pour permettre, aux éducateurs, de détecter le plus tôt possible, les cas suspects d'autisme. Parce que, les centres privés de prise en charge sont très couteux et la majeure partie de la population n'est souvent pas informée et formée sur ces cas de pathologie.

Des projets de formation, avec des parents, sont prévus grâce à l'appui de l'Ong « Sillon d'espoir » qu'elle dirige. Car selon elle, «l'ignorance est le plus grand mal».

Pour le psychologue Nour Bakayoko, «c'est une folie de penser qu'un enfant autiste est une malédiction. C'est plutôt un enfant qui a un besoin spécifique, car l'autisme est un trouble neurocomportemental qui altère la communication et les relations sociales. Il peut avoir une vie scolaire et sociale épanouie. Il suffit de s'y prendre tôt et de suivre les indications des spécialistes avec minutie».

Comme recommandations aux parents, le spécialiste leur demande d'être attentifs aux faits et gestes des enfants, de favoriser les échanges et de faire prévaloir l'affection dans leurs rapports. «Que vos occupations ne vous éloignent pas de vos enfants. Dans la cellule familiale, apprenez à être patients et surveillez les mots que vous employez lorsque vous vous adressez aux enfants», recommande-t-il.

Représentant la présidente du Conseil national des droits de l'Homme (Cndh), la vice-présidente du Cndh, Dr Marie Paule Kodjo a analysé la prise en charge de cette pathologie sous le prisme des droits humains et conseillé l'orientation du plaidoyer et de la lutte. «Tous les hommes naissent égaux, tout comme les handicapés. Notre plaidoyer sera pour une meilleure prise en charge de l'Etat et de permettre aux différentes associations de prise en charge de l'autisme de se fédérer pour une lutte intégrée, qui les rendra plus fortes auprès des bailleurs et de l'Etat», a-t-elle fait savoir.

Nicole Tchétché Galo est mère de trois garçons dont le dernier est atteint d'autisme. Elle exerce dans l'évènementiel et réside à Londres (Angleterre).

La journée mondiale de sensibilisation à l'autisme, dénommée « la marée bleue », est célébrée chaque 2 avril.

L'autisme, il faut le noter, est un handicap dont les manifestations se présentent sous forme de troubles du développement, d'origine neurologique. Cette pathologie se manifeste principalement par une altération des interactions sociales et de la communication et par des intérêts restreints et répétitifs. Ces troubles peuvent provoquer un comportement inadapté dans certaines situations. Ces signes peuvent généralement être identifiés avant l'âge de trois ans.

Les fonds récoltés par la vente du livre seront entièrement reversés à la sensibilisation et à la lutte contre l'autisme.