Ça y est presque ! Les préparatifs de la 20e édition de la Semaine nationale de la culture (SNC), prévue du 29 avril au 6 mai 2023, sont quasiment bouclés. Il ne reste plus que quelques jours, pour que Bobo-Dioulasso, déjà parée de ses plus beaux atouts, reçoive le monde de la culture. Les Burkinabè et les amis du Burkina vont converger vers cette ville mythique avec sa mosquée de Dioulassoba, ses silures sacrés, ses Dozos et bien d'autres sites touristiques de renom.
Bobo la belle a toujours su garder cette réputation de terre d'accueil et de creuset de la culture. Ce n'est pas maintenant qu'elle va démentir cette tradition. Depuis la sédentarisation de la biennale dans la ville de Sya en 1990, cette édition parait celle qui a le plus fait frémir. Néanmoins, elle a mis les petits plats dans les grands pour servir un cadre adéquat aux festivaliers.
Elle compte d'ailleurs jeter aux oubliettes, les « taudis » où les artistes, des vedettes dans leurs localités, squattent pour dormir, avec l'ambitieux projet de la cité des Artistes. Pour le moment, le plus important pour les Burkinabè, c'est la tenue effective de cet autre grand rendez-vous culturel, qui contribue au rayonnement du Burkina Faso et retient l'attention de la communauté internationale à chaque édition. Comme dans un pèlerinage, les touristes font le déplacement de Bobo-Dioulasso pour saluer le génie d'un peuple passé maitre dans l'art de tenir de grandes manifestations avec des moyens modestes.
Tout est mis en oeuvre, comme à l'accoutumée, pour honorer ce grand rendez-vous, malgré les soubresauts que connait le Burkina Faso. C'est un peu comme un train qui arrive à l'heure dans un contexte où les rails sont défectueux par endroit, où la locomotive toussote, et comble de difficultés, où des bandits mettent en joue tout l'équipage. Notre chère patrie tient haut le pavé, en dépit de l'adversité.
Comme pour dire haut et fort que la tenue de la SNC 2023, avec pour thème : « Diversité culturelle, ferment de l'unité nationale », qui ferme la marche de la série des manifestations d'envergure (FESPACO, SIAO ...), est le signe que le Burkina Faso reprend sa place incontestée de pays de rencontres. C'est un pays qui sait accueillir dans la sobriété et dans la discipline ses convives, avec un savoir-faire reconnu. Nul ne doute qu'au clap de fin de la SNC 2023, les festivaliers en redemanderont. C'est ce qui fonde le label Burkina, qui forge le respect. Le publiciste dirait « toujours imité mais jamais égalé ». C'est ce Burkina fort, majestueux, résilient qui fait face et qui triomphe toujours.
Aujourd'hui, ce pays étonne, après l'avoir qualifié de « dernier », les spécialistes se rendent compte de leur méprise. Le Burkina Faso reconquiert sa place et se donnera même les moyens de briser les tabous pour occuper les devants. Il ne tient qu'à nous de nous mettre ensemble pour relever ce défi. Avec cette édition de la SNC, tout comme les manifestations précédentes, le Burkina est en train de donner une leçon de réalisme aux sceptiques. Tous ceux qui scandent que le pays n'a ni les ressources, ni la capacité, ni le temps de se consacrer à autre chose qu'à cette sale guerre à lui imposée doivent déchanter.
Cette édition de la SNC est une fois de plus une réponse courtoise que les Burkinabè ignorent le mot « impossible ». Alors que Bobo ouvre ses portes, nous allons nous replonger dans ce qui reste pour nous, le plus grand classique musical intemporel qui n'a pris aucune ride et qui devra toujours sonner comme un hymne de ralliement. Reprenons alors ensemble les couplets de l'artiste musicien, Cissé Abdoulaye, l'auteur compositeur de la chanson qui a magnifié la SNC en 1986 : Sur la route de Bobo Mon coeur palpite déjà de joie C'est un bon signe