Sénégal: « Mediation » avec Sonko, prisonniers politiques et détention de «journalistes » - la position ferme du chef de l'Etat

Invité de l'émission Yoon wi de la Rfm du samedi 22 avril dernier, le président de la République, Macky Sall est revenu sur quelques sujets brûlants de l'actualité nationale. Le chef de l'Etat a notamment donné sa position concernant les rumeurs relatives à une médiation entre lui et le leader de Pastef, les barricades du domicile de ce dernier lors de ses convocations par la Justice, l'interdiction des manifestations de l'opposition et les arrestations tous azimuts des militants du parti Pastef et de journalistes.

Alors que le Sénégal traverse depuis quelques temps une situation politique très tendue alimentée par le débat sur la 3ème candidature de l'actuel chef de l'Etat et les procédures judiciaires initiées contre le leader de Pastef, Ousmane Sonko, et la traque de ses partisans, le chef de l'Etat est monté au créneau pour démentir tout contact avec son principal opposant. Invité de l'émission Yoon wi de la Rfm du samedi 22 avril dernier, Macky Sall qui répondait à une interpellation de notre confrère El Hadji Assane Guèye relative aux rumeurs faisant état d'une médiation souterraine a indiqué qu'« Il n'y a pas de médiation » entre lui et le leader de Pastef, par ailleurs maire de la commune de Ziguinchor. « Je ne suis pas au courant. J'ai appelé à un dialogue. Ça concerne tout le monde. Mais une médiation, je ne suis pas au courant. Il n'y a pas de médiation », a-t-il précisé. Loin de s'en tenir-là, le chef de l'Etat a également apporté des précisions sur les dossiers Prodac et Adji Sarr pendant devant la justice impliquant son principal opposant.

Et c'est pour préciser que « la politique ne donne une immunité absolue à qui que ce soit ». Par ailleurs, interpellé sur les barricades du domicile de Sonko à chaque fois que ce dernier est convoqué par la Justice, Macky Sall qui semble justifier cette démarche pourtant décriée par certaines observateurs notamment des responsables d'organisations des droits de l'homme, a fait savoir que « le rôle de la police et de la gendarmerie, c'est d'assurer la sécurité des personnes ». « Si on sait qu'en ne réagissant pas dans certains cas, ça peut avoir des conséquences graves, les forces de l'ordre anticipent. C'est le principe de précaution. Ce n'est pas le rôle du président de la République », a-t-il déclaré tout en réfutant l'interdiction des manifestations pacifiques de l'opposition par son régime. « On n'a jamais interdit des marches pacifiques. On ne voit même pas l'intérêt. Toutefois, on ne peut pas admettre que des gens préparent leurs marches avec des bouteilles d'essence appelées « cocktails Molotov ».

Autre question abordée par le chef de l'Etat lors de cet entretien, les arrestations tous azimuts des militants du parti Pastef et de journalistes. Et c'est pour préciser qu'il « n'y a pas de détenu politique » encore moins de « journaliste emprisonné pour ses écrits ». Selon lui, « aucune personne parmi celles qui sont dans les liens de la détention n'a été poursuivie pour un délit d'opinion encore moins pour un délit de presse ». « On parle de détenu politique quand on émet son avis sur la marche du pays. Malheureusement, cela n'existe pas au Sénégal. Nous n'avons que des gens qui cassent tout sur leur passage. On ne peut pas tolérer qu'on insulte le président de la République, des généraux de l'armée ou des magistrats. Si des gens font ce genre de pratique, c'est la justice qui devra simplement faire son travail », a-t-il mis en garde non sans préciser que « l'Etat a la capacité de défendre ses lois ».

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