«À mon avis, il serait déraisonnable d'imposer à l'accusé l'obligation de porter un masque facial et de lui faire supporter les conséquences pénales de son manquement, dans des circonstances où il prodiguait des soins et une assistance immédiats à une personne.» La magistrate Mayer de la cour de district de Port-Louis a abandonné l'accusation formelle de failing to wear a protective mask, sous les règlements pour éviter la propagation du Covid-19, contre l'accusé Ahmid Salamut, la semaine dernière.
En effet, l'accusé se trouvait au bord de la route dans la rue Wellington, un lieu public, à Port-Louis le 4 décembre 2021. Il ne portait pas de masque et n'en avait pas non plus en sa possession. «Questionné, l'accusé nous a dit qu'il donnait des informations à un individu et il n'a pas payé l'amende forfaitaire qui lui a été ensuite délivrée dans le délai légal», ont soutenu deux enquêteurs.
L'accusé a soutenu au tribunal qu'il était dans sa cour quand il a vu un individu s'effondrer dans la rue. «Ledit individu a demandé de l'eau et je lui en ai apporté. À un moment donné, la police est passée en voiture et m'a informé que j'avais commis une infraction en ne portant pas de masque. J'ai expliqué aux policiers que je devais m'occuper d'une urgence. D'où l'incapacité de porter mon masque immédiatement», a plaidé l'accusé.
Lors de son contre-interrogatoire, il a soutenu que les policiers n'ont manifesté aucun intérêt à entendre ses explications et qu'il avait tenté de leur expliquer pourquoi il se trouvait à l'extérieur sans masque, mais en vain. L'individu qu'il avait secouru le jour des faits a également témoigné au tribunal. Il a déclaré qu'en descendant de son véhicule, il a glissé et qu'il est tombé. «Je me sentais étourdi vu que je suis diabétique et souffre d'hypertension artérielle. L'accusé m'a alors apporté de l'eau et m'a aidé.»
Après avoir écouté toutes les versions, la magistrate a noté qu'après avoir entendu et vu l'accusé et son témoin parler à l'audience, elle est convaincue que le témoin de l'accusé n'est pas un témoin de complaisance. «Il m'est apparu sincère tout au long de son témoignage. En conséquence, à la lumière de l'appréciation des éléments de preuves versés au dossier, il convient d'accorder le bénéfice du doute à l'accusé.
Je n'ignore pas que l'urgence médicale à laquelle était confronté le témoin n'était peut-être pas de nature grave mais cela n'élimine pas l'urgence et l'imprévisibilité de la situation au moment des faits, ni la nécessité de soins et d'assistance immédiats de la part de l'accusé», a conclu la magistrate.