Ile Maurice: Culture de la banane - Des planteurs n'ont plus la patate

En 2022, la production locale de bananes a augmenté pour atteindre 9,829 tonnes. Le rendement par hectare était de 15,5 tonnes, représentant toutefois une baisse par rapport à 2021. Ce fruit fort en densité nutritionnelle est l'un des plus demandés parmi les consommateurs, les business de transformation et la restauration.

La banane peut être consommée de diverses façons. Nature ou préparée en pâtisserie, confiture, dessert ou friture. Le climat chaud et humide convient à sa culture aux quatre coins de l'île. Toutefois, depuis peu, il se fait moindre sur le marché, observent des marchands de fruits, dont Roshan Teeluck, qui explique que cette situation n'est pas évidente comme la banane est l'un des fruits les plus demandés.

«Comme la quantité reçue pour la vente est moindre, la banane est aujourd'hui plus chère. Dépendant de la variété, de la qualité et de la grosseur, une banane peut coûter jusqu'à Rs 7 l'unité. Dans les grandes surfaces, elle peut coûter plus de Rs 10 l'unité. Pour un fruit local comme la banane, c'est cher et les prix ne valent pas la qualité.» Avec l'augmentation, beaucoup des clients en achètent moins. Étant dans ce domaine depuis des années, il faut, dit-il, trouver un moyen pour rétablir la production de la banane pour que les prix baissent.

Bien que ce fruit puisse être dégusté toute l'année, avec l'hiver qui approche et le temps moins propice pour le rendement, on en trouvera encore moins jusqu'à la prochaine saison, indiquent des planteurs. Krit Beeharry, de Planteur des Îles, explique que le nombre de plantations de banane a diminué dû à plusieurs facteurs. Il y a la maladie difficile qui attaque la plante, la maladie postculture et les insectes ravageurs. Un autre problème est le vol. «Les planteurs doivent attendre six à sept mois pour qu'un régime soit prêt et nous pouvons tout perdre en un rien de temps. C'est un fruit très facile à voler pour être vendu à un meilleur prix comme ces voleurs n'ont pas eu les frais de la culture. De plus, les planteurs font face à une hausse des coûts en plus des traitements nécessaires pour lutter contre la maladie et les insectes ravageurs. Sans compter le manque de main-d'oeuvre.»

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Ces facteurs ont découragé la production de banane au niveau des petits planteurs sans compter la compétition des grandes entreprises. «Avant, on pouvait avoir jusqu'à 200 dans un régime, maintenant nous ne récoltons même pas 100 bananes. Parmi, l'on peut n'avoir que 40 bananes de premier choix. La qualité du rendement n'est plus la même.»

Seechurn, planteur de fruits, confirme ces faits. Il fait ressortir que les traitements utilisés ne résolvent pas le problème. «J'ai une allée de 20 bananiers, mais la récolte est minime. Avant, nous avions 75 à 100 bananes dans un régime. Maintenant, nous pouvons avoir moins de 50. Le régime est moins fourni et les bananes plus petites. En temps pluvieux, la qualité se dégrade davantage et le goût se détériore. Je remarque que le bananier est affecté depuis la racine. Nous ne savons plus quoi faire. C'est pour cette raison que les petits planteurs abandonnent cette culture.»

La production est de moins en moins rentable. De plus, les bananes ne peuvent être conservées longtemps. Plus de problèmes que de bénéfices, la production de ce fruit décourage les planteurs.

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