Sénégal: Macky Sall, sur la situation nationale - « Il n'y a pas de détenu politique au Sénégal ... »

24 Avril 2023

Le Président Macky Sall a réaffirmé que ce n'est pas encore le moment de se prononcer sur une candidature ou non à la prochaine élection présidentielle. Invité de l'émission "Yoon Wi" de la Rfm, samedi dernier, le Président Macky Sall a aussi précisé qu'il n'y a pas de détenu politique au Sénégal.

Le Chef de l'État, Macky Sall, était, samedi dernier, l'invité de l'émission "Yoon Wi-spécial" de la Radio futur Média (Rfm). Une fois n'est pas coutume, mais pendant une heure, le Président de la République a fait le tour de l'actualité nationale avec le présentateur, El Hadji Assane Guèye. La politique a occupé une grande partie de cette émission. Interpellé sur une troisième candidature à l'élection présidentielle de février 2024, le patron de la coalition de la majorité présidentielle « Benno Bokk Yaakaar » (Bby) a réaffirmé sa position. Pour lui, ce n'est pas encore le moment de se prononcer. « Le moment venu, je vais en parler, mais ce n'est pas encore le moment de se prononcer sur une candidature. Il est normal que certains soient pressés de connaître la position du Président, mais je suis avec des alliés et l'on va traiter cette question le moment opportun. Certains ont posé même le débat avant 2019. J'ai été réélu en 2019 pour dérouler mon mandat qui court jusqu'au 2 avril 2024. Je suis dans le temps du travail. On va continuer de travailler et d'assumer notre responsabilité », a-t-il affirmé. Pour lui, chacun est libre d'annoncer sa candidature, mais pas d'imposer au Président son agenda.

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Préservation de la stabilité

Sur la question des droits de l'homme avec des détentions que certains qualifient de politiques, le Président Macky Sall a répondu que ce terme n'est pas approprié dans notre pays. « Il n'y a pas de détenu politique au Sénégal. Le Président fait l'objet de critiques acerbes chaque jour dans les médias et de la part d'hommes politiques. Si l'on n'était pas tolérant, ce serait très difficile. Le terme détenu politique qu'on utilise au Sénégal est impropre ; il veut dire que des personnes sont arrêtées sur la base de leur opinion sur la gestion du pays, ce qui n'est pas le cas. Ce qu'il y a, ce sont des gens qui violent la loi, qui brûlent, qui cassent qui sont arrêtés. Quiconque s'adonne à ces actes sera arrêté, parce que nous sommes dans un État de droit », a martelé le Chef de l'État pour qui la démocratie sénégalaise est une réalité de même que la liberté de la presse.

Le Président de la République prévient que le pays a les moyens, en tout temps, de rétablir l'ordre public et de défendre ses institutions. De ce fait, il poursuit que les forces de défense et de sécurité sont professionnelles et savent comment procéder à chaque situation pour préserver la stabilité.

De l'avis de Macky Sall, l'État garantit l'expression démocratique en autorisant toute les marches pacifiques des partis politiques. Toutefois, il précise qu'on ne peut autoriser des casses et de la déstabilisation.

Dialogue politique

En ce qui concerne les dossiers judiciaires d'hommes politiques, Macky Sall a affirmé qu'il ne peut pas se prononcer sur des affaires pendantes devant la justice au nom de la séparation des pouvoirs. Cependant, il est d'avis qu'« être un homme politique ne donne pas une immunité absolue devant la justice ». Il a ainsi balayé d'un revers de main les accusations selon lesquelles il fait tout pour se débarrasser de ses adversaires politiques. Le successeur de Wade indique que cela est une fausse perception. Pour preuve, il souligne qu'il a appelé au dialogue politique pour permettre à des hommes politiques d'avoir des possibilités de se présenter à la prochaine présidentielle.

Il a expliqué que l'objectif de ce dialogue est de dépasser certains sujets qui vont au-delà de l'éligibilité comme la problématique du parrainage, entre autres. « Avec le dialogue, on ne va pas paralyser l'Assemblée ni la justice. Les institutions continueront à fonctionner. Le Sénégal qui a connu deux alternances politiques n'a pas de problème de système électoral. Avec le dialogue, on peut voir comment remettre dans le jeu des gens qui ont perdu leur éligibilité », a soutenu Macky Sall qui se dit ouvert à toute initiative pour la préservation de la démocratie sénégalaise. Pour lui, ce dialogue pourrait être réalisé au maximum en deux semaines pour sortir avec des propositions concrètes.

La fin de l'alliance avec Idrissa Seck

Lors de cette émission, sa relation avec Idrissa Seck, Président du Conseil économique, social et environnemental (Cese), qui a annoncé sa candidature à la présidentielle, a été évoquée. Les deux hommes ont eu une rencontre, jeudi dernier, dans ce sens. Le patron de l'Apr, Macky Sall, est revenu sur les conditions dans lesquelles Idrissa Seck a rejoint la majorité présidentielle en 2020. « Lorsque je l'ai appelé en 2020, je lui ai clairement dit que ce n'était pas pour parler de la prochaine présidentielle de 2024, mais pour travailler pour le pays. Il avait la liberté de faire ce qu'il voulait pour 2024. Mais comme il a déclaré sa candidature, la conséquence est qu'il aille se concentrer sur ça parce qu'on n'a pas encore parlé de la question d'une candidature au sein de notre majorité », a clarifié Macky Sall. Il a insisté sur le fait que la conséquence de l'annonce de la candidature de M. Seck est qu'il va quitter la présidence du Cese et les Ministres de Rewmi devront quitter aussi le Gouvernement parce qu'il a posé « un acte de rupture du compagnonnage ».

En outre, sur l'instabilité sous régionale et la menace djihadiste, le Président a assuré que les forces de défense et de sécurité ont été renforcées pour assurer la sécurité extérieure et intérieure du pays.

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