Les ressortissants étrangers présents au Soudan sont évacués peu à peu par leurs ambassades. Après les pays occidentaux ce week-end, la Chine a annoncé à son tour l'évacuation de ses ressortissants ce lundi 24 avril.
Combien sont-ils, quelle est leur destination, la diplomatie chinoise ne veut pas le dire... Mais Pékin annonce qu'un premier groupe de personnes a été évacué avec l'aide d'une équipe d'assistance dépêchée sur place afin d'accélérer le processus.
Depuis le début du conflit, les autorités chinoises « sont extrêmement préoccupées par la sécurité des citoyens chinois » et le ministère des Affaires étrangères a dépêché sur place une équipe d'assistance, a souligné devant la presse Mao Ning, une porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères. Le gouvernement chinois peut s'appuyer sur sa base militaire installée à Djibouti pour piloter les opérations, nous rappelle le chercheur Jean-Pierre Cabestan. « Ce qu'elle pourrait faire, évidemment, c'est d'envoyer une frégate à Port-Soudan, ce serait le plus simple, comme l'Arabie saoudite l'a fait d'une certaine manière, en évacuant un certain nombre de personnes à partir de Port-Soudan. Mais le problème, c'est quitter Khartoum. Une fois qu'on a quitté Khartoum, c'est facile de quitter le pays, soit par l'Égypte, soit par la mer, ou par l'Éthiopie éventuellement, mais c'est peut-être plus compliqué. »
La Chine reste le premier partenaire commercial du Soudan, pays riche en minerais, avec un volume de 2,5 milliards de dollars échangés en 2021. Les investissements venus de Chine ont commencé en 1996. Ils ont encore été relancés en juin 2022, avec l'ouverture d'une première ligne maritime directe entre Port-Soudan et Qingdao sur la côte est chinoise. Plus de 130 entreprises chinoises y sont installées, selon le site internet du ministère chinois des Affaires étrangères. Elles opèrent notamment dans le domaine des hydrocarbures et de grands chantiers de travaux publics. On comptait quelque 1500 ressortissants chinois dans le pays avant le début du conflit, selon le ministère chinois des Affaires étrangères. De nombreux expatriés sont rentrés en Chine en raison des violences il y a deux ans.