Le garde des Sceaux, Landy Mbolatiana Randriamanantenasoa a travaillé pendant cinq heures de temps à la maison centrale d'Antanimora, samedi. Elle a découvert des failles.
Le personnel de la maison centrale d'Antanimora a été pris de court, par la visite inopinée de la ministre de la Justice, Landy Mbolatiana Randriamanantenasoa, samedi. Elle s'est rendue, directement, à cette prison, tout de suite après son atterrissage à l'aéroport d'Ivato. Elle est revenue de la maison centrale d'Antsiranana.À cette occasion, le garde des Sceaux a comparé le nombre de détenus inscrits sur le registre, qui était de quatre mille six-cents, et le nombre de personnes présentes sur le lieu.
Elle s'est entretenue avec les détenus, qui sont passés devant elle, un à un, et qui lui ont fourni des informations sur leurs détentions, à savoir, la date et le motif de leur admission, ainsi que les étapes des procédures judiciaires. Landy Mbolatiana Randriamanantensoa a constaté des failles. Elle a pris des décisions immédiates et a donné des instructions aux responsables de cet établissement pénitentiaire. « Cette approche renforcera les stratégies pour l'amélioration des systèmes judiciaires et de l'administration pénitentiaire à Madagascar, ainsi que la lutte contre la corruption et la restauration de la confiance du peuple dans l'Administration publique », précise le ministère de la Justice.
Sonnette d'alarme
Effectivement, beaucoup n'ont plus confiance en l'administration publique et encore moins, en la Justice. Les résultats de l'enquête menée par la Commission nationale indépendante pour les droits de l'homme (CNIDH) auprès des maisons centrales et de force de la capitale, affirment l'existence de corruption en milieu carcéral. Des détenus payeraient pour avoir une chambre plus confortable, pour effectuer des corvées extérieures, pour être mis en liberté, pour avoir la visite de leurs proches, entre autres. Andry Rajoelina, le chef d'Etat lui-même a déjà mis en garde les agents pénitentiaires qu'il est « au courant de l'extorsion d'argent faite aux proches des prisonniers », au mois d'octobre 2019, lors de sa visite à cette maison centrale. Outre la lutte contre la corruption, des familles des détenus sollicitent l'accélération des jugements des détenus.
Plus de la moitié des détenus sont en détention provisoire. Certains sont en prison depuis plusieurs années, sans avoir été déclarés coupables d'une quelconque infraction. D'autres tirent la sonnette d'alarme sur les conditions de détention déplorable. Le désengorgement des établissements pénitentiaires a été déjà annoncé, par l'accélération des jugements, la construction de nouvelles prisons, mais pour le moment, Antanimora reste surpeuplée.