Afrique: Le Programme de transfert de la technologie à ARNm entre dans une nouvelle phase

communiqué de presse
  • Inauguration du Centre de transfert de la technologie à ARNm dans les locaux d'Afrigen, en Afrique du Sud.
  • Réunion des partenaires au Cap pour discuter de la mise au point du vaccin à ARNm et du partage des connaissances.

Plus de 200 acteurs du Programme de transfert de la technologie à ARNm se réunissent pour la première fois en présentiel cette semaine, au Cap. Cette réunion unique en son genre va permettre aux participants d'examiner les progrès accomplis depuis le lancement du Programme en 2021 par l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) et le Medicines Patent Pool (MPP) et a pu compter sur la présence du Dr.

Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l'OMS, du Dr Joe Phaahla et d'Ebrahim Patel, respectivement ministre de la Santé et ministre du Commerce et de l'Industrie d'Afrique du Sud, ainsi que de hauts fonctionnaires des pays bailleurs de fonds.

« Je suis vraiment ravi de retrouver nos partenaires, au Cap, afin d'apporter notre soutien à un modèle durable pour le transfert de la technologie à ARNm, et ainsi garantir l'accès équitable des pays à revenus faible et intermédiaire aux vaccins et à d'autres produits de santé essentiels, a déclaré le Dr. Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l'OMS.

Je suis extrêmement fier des avancées réalisées par tous les acteurs de ce projet. En moins de deux ans, nous avons prouvé que notre travail collaboratif donne des résultats dont tout le monde bénéficie. »

Les biofabricants partenaires de 15 pays du Programme, des experts de premier plan, des acteurs de l'industrie, des représentants de la société civile et des bailleurs de fonds participent aussi à la réunion.

D'une durée de cinq jours, celle-ci va permettre aux participants de faire part de leurs avancées et de discuter des leviers incontournables pour la pérennité du Programme, notamment les questions de propriété intellectuelle ou les aspects réglementaires, ou encore la science des technologies à ARNm et les principales applications présentant un intérêt pour les pays à revenus faible et intermédiaire dans d'autres domaines thérapeutiques comme le VIH ou la tuberculose.

La pandémie de COVID-19 a mis en lumière les profondes inégalités qui existent en matière d'accès aux produits de santé, en particulier les vaccins. En mars 2023, soit plus de trois ans après la désignation par l'OMS de la COVID-19 comme une urgence de santé publique de portée internationale, 69,7 % de la population mondiale avait déjà reçu au moins une dose d'un vaccin contre la COVID-19. Or cette proportion ne dépasse pas 30 % dans les pays à revenu faible(1).

Le Programme de transfert de la technologie à ARNm a pour objectif de favoriser l'accès équitable aux vaccins à ARNm en améliorant la répartition des capacités de fabrication sur le long terme dans les pays à revenus faible et intermédiaire, en consolidant les collaborations aux niveaux régional et interrégional, et en formant et en rendant autonome la main-d'oeuvre locale grâce à des formations inclusives adaptées et au soutien d'experts du domaine.

Ce qui rend le Programme unique, c'est son modèle multilatéral qui permet de transférer des technologies vers de multiples destinataires pour que, à terme, la production locale et régionale puisse rapidement répondre aux besoins des patients.

Le Dr. Phaahla, ministre de la Santé d'Afrique du Sud, a déclaré : « Nous assistons aujourd'hui à un moment historique : l'autonomisation des pays à revenus faible et intermédiaire grâce à un Programme et à son réseau collaboratif mondial. Je suis très heureux de constater les progrès qui ont été accomplis en si peu de temps, et je salue le soutien apporté au Programme par tant de pays différents, dont l'Afrique du Sud et ses solides capacités de biofabrication, qui sont prêts à travailler de manière collaborative, apprendre les uns des autres et mettre en commun leurs connaissances ».

Blade Nzimande, ministre de l'Éducation supérieure et des Sciences a renchérit : « Notre vision pour le Centre de transfert de la technologie à ARNm va au-delà de la COVID-19. Les capacités que nous mettons en place aujourd'hui nous serviront à faire face de manière autonome aux futures pandémies pour lesquelles des vaccins utiliseront la même plateforme technologique à ARNm. Cette vision pourra devenir réalité pour des maladies très présentes sur notre continent, comme le paludisme, la tuberculose et le VIH/sida ».

Une autre étape importante du Programme a été franchie avec l'inauguration du Centre de transfert de la technologie à ARNm dans les locaux d'Afrigen (Le Cap), en présence du Dr. Tedros Adhanom Ghebreyesus, de la Dre. Matshidiso Moeti, directrice régionale de l'OMS pour l'Afrique, de Charles Gore, directeur exécutif du MPP, et de plusieurs ministres pour la cérémonie du coupé du ruban.

Petro Terblanche, directeur exécutif d'Afrigen, a conclu : « La mise en service de la plateforme technologique à ARNm est une étape exaltante pour toute l'équipe d'Afrigen. Cette plateforme se trouve au sein de l'installation de développement et de production où AfriVac 2121, le vaccin candidat contre la COVID-19 du Centre de transfert de la technologie à ARNm, est en phase de montée en échelle.

Au cours des 18 derniers mois, Afrigen s'est métamorphosé, grâce au soutien d'un réseau de partenaires et de mentors rendu possible par le Programme. Nous avons renforcé notre potentiel et nos capacités pour satisfaire aux normes de qualité les plus élevées en matière de développement de vaccins à ARNm, afin de créer des capacités durables dans les pays à revenus faible et intermédiaire et produire des vaccins à ARNm ».

Afrigen a déjà mis en place un processus de fabrication de vaccin contre la COVID-19 au niveau du laboratoire et travaille actuellement à la mise à l'échelle de ce processus pour permettre la production de lots de vaccins destinés à des essais cliniques de phases I et II conformes aux normes de bonnes pratiques de fabrication. En parallèle, l'entreprise poursuivra le transfert de technologies vers les partenaires du réseau et continuera d'assurer leur formation.

Les bailleurs de fonds apportent un soutien crucial au Programme, qui bénéficie d'un financement total de 117 millions USD, la France étant le premier pays à financer les activités de transfert de la technologie à ARNm. Des représentants de la Commission européenne, de la Belgique, de l'Allemagne, ainsi que de la Norvège, du Canada, de l'Union africaine, de l'Afrique du Sud et de la Fondation ELMA sont également présents à la réunion.

Caroline Delaney, directrice générale, bureau de l'Afrique australe et de l'Est pour Affaires mondiales Canada a déclaré : « Le Canada réaffirme son soutien indéfectible au Programme de transfert de la technologie à ARNm. Nous profitons de cette réunion pour annoncer une contribution supplémentaire de 15 millions CAD, ce qui porte le montant versé par le Canada à un total de 45 millions CAD. Ces fonds apportent un appui aux activités du Centre en Afrique du Sud et au réseau de partenaires partout dans le monde. Nous sommes convaincus qu'il est essentiel de renforcer les capacités à l'échelle locale et régionale ».

Martin Seychell, directeur général adjoint de la Commission européenne, a ajouté : « La Commission européenne, qui a déjà octroyé 40 millions EUR pour l'établissement du Centre de transfert de la technologie à ARNm, a récemment signé une nouvelle subvention avec la Banque européenne d'investissement pour 15,5 millions EUR, afin d'aider à renforcer les capacités de fabrication des vaccins.

Ces fonds s'inscrivent dans un investissement global consenti dans le cadre de la stratégie « Global Gateway » de l'Union européenne, qui a affecté une enveloppe de plus d'un milliard EUR à l'initiative de l'Équipe Europe pour la fabrication de produits de santé. Il est maintenant particulièrement important de s'intéresser aux possibles difficultés sur le plan réglementaire et de la demande, pour faire en sorte que des vaccins soient produits partout dans le monde dans le respect des normes les plus exigeantes et le plus rapidement possible, et également que l'accès à ces vaccins soit équitable ».

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