Ile Maurice: Trafic de drogue à Pailles - Un réseau opère en toute impunité ?

Après Jean Hubert Celerine, alias Franklin, qui opérait ses «business» sans être inquiété par la police, il semblerait qu'un habitant de Pailles jouisse d'un sort presque identique. Une perquisition chez lui mardi matin par la brigade antidrogue n'a rien donné. Pourtant, il s'adonnerait au trafic au nez et à la barbe de tous, selon des habitants de Pailles. Ils se demandent comment il a pu acquérir ses biens.

Le jeune caïd régnerait en maître à Résidence La Butte et St-Louis, à Pailles, et bénéficierait de la protection de la police. Des voitures suspectes défileraient devant la maison du présumé trafiquant qui a une connexion à Roche-Bois et Pailles. Le jeune homme âgé de 20 ans, qui est dans l'événementiel, serait monté en grade après avoir fait lui-même tomber un trafiquant.

Les habitants du quartier sont exaspérés de l'inaction des forces de l'ordre malgré plusieurs plaintes. Aucune patrouille de la police à La Butte et St-Louis, surtout aux heures où tout se passe. Une situation qui dure depuis des années, au grand dam des résidents. «Si la police ne prend pas d'action, cet endroit va se gâter. Un tas de jeunes tombent dans son piège et leur famille est détruite», confient des résidents.

Les habitants se demandent pourquoi la police ne sévit pas alors que le trafic se déroule au grand jour. «Est-ce qu'ils les protègent ? Ont-ils du protection money ?» s'interrogent-ils.

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Soulignons que le protection money consiste à ce que des barons de la drogue remettent de fortes sommes d'argent à certains hauts gradés de la police afin d'acheter leur silence et leur «protection», de mener des perquisitions chez leurs gangs rivaux ou encore de procéder à l'arrestation de leurs «concurrents» afin qu'ils aient le champ libre pour leur business. «S'il y a une perquisition, ils viennent à l'heure où il n'y a rien, c'est juste une formalité, une tromperie», s'insurgent-ils.

Plusieurs familles impliquées

Les présumés trafiquants opéreraient en toute quiétude avec la complicité du fils d'un pharmacien. Celui-ci agirait comme fournisseur de drogue aux habitants de Pailles, qui à leur tour fourniraient des jockeys pour écouler le stock. Plusieurs familles de Pailles sont impliquées dans ce trafic. Les activités illicites se déroulent dès l'après-midi et se terminent tard dans la nuit, voire jusqu'aux petites heures du matin.

Afin de ne pas se faire prendre, tout un système a été mis en place. Des individus sont placés en sentinelle dans des points stratégiques pour assurer la surveillance de la forteresse. La police décidera-t-elle d'agir après ces dénonciations ? Affaire à suivre.

Le jeune homme incriminé, contacté, parle de fausses accusations et de voisins jaloux. «Mes voisins portent plainte et envoient l'ADSU me persécuter à chaque fois. Mardi, les policiers ont tout retourné chez moi, mais ils n'ont rien trouvé. Pourtant, quand je leur ai dit qu'on vendait de la drogue en bas, ils m'ont dit que c'étaient des petits traceurs et que moi j'étais un baron. Je suis un baron mais à chaque fois que la police vient elle ne trouve rien ?», se demande le jeune homme.

Ce dernier dit qu'il peut justifier ses biens et qu'il a des reçus en sa possession. «Ils voient ma BMW, mais elle n'est pas en bon état. Ma mère a réussi à l'acheter pour moi et nous l'avons payée en plusieurs fois. Elle est encore en réparation. J'ai des amis qui viennent chez moi pour écouter de la musique. Nous organisons de petites fêtes le soir», poursuit-il.

La famille ne compte pas baisser les bras et dit craindre pour sa sécurité, ainsi que d'être victime d'un «planting». Elle envisage de consigner une mesure de précaution.

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