Le pouvoir de Kigali joue aux subterfuges au regard de son manque de volonté avéré de coopérer pour la résolution de la crise dans l'Est de la République démocratique du Congo.
La force de l'EAC négocie son deuxième mandat après l'expiration du premier intervenu depuis le 31 mars dernier. Alors que le gouvernement de Kinshasa attendait des pieds fermes ses partenaires de l'Afrique de l'Est pour évaluer ce premier mandat aux contours flous, Kigali a trouvé une occasion pour échapper l'étreinte de cette communauté de l'Est après avoir été identifié comme le fauteur de trouble à l'Est de la RDC.
Le Rwanda n'a pas trouvé mieux que de prétexter que ses délégués ne se trouveraient pas en sécurité à Goma. Et pourtant, ce sont des officiels au même titre que les autres hôtes de la RDC attendus à cette rencontre. Il est prévu que les chefs d'état-major se réunissent avant les ministres de défense pour éventuellement accorder un deuxième mandat à la force de l'EAC.
Le Rwanda qui continue à narguer toute la communauté internationale finira par prendre part à ce rendez-vous avec ses pairs de l'EAC. Décidément, jusques à quand Kagame abusera-t-il de la patience du monde entier? Jamais dans l'histoire de ce pays de mille collines sous la direction de Kagame, il a été autant indexé par le monde entier. Acculé, le Rwanda refuse d'obéir même à ses partenaires traditionnels. Ces derniers se ligueraient pour pression qui passe par des menaces des coupes dans l'aide financière octroyée au gouvernement de Paul Kagame.
A l'interne, les Congolais redonnent confiance à leur armée plutôt qu'à cette force de l'EAC. Les casques bleus de la Monusco étaient de loin mieux que les contingents de l'Afrique de l'Est. Des appels se multiplient pour exiger leur départ à moins de se doter, pour cette-fois, d'un mandat offensif.
L'évaluation du premier mandat passe par les décisions prises par les chefs d'Etat qui ont abouti aux accords de Luanda et de Nairobi. Le M23 était censé se désengager de différentes lignes de front pour son cantonnement devant être précédé par l'étape du pré-cantonnement dans des sites bien identifiés. Mais, les poulains de Kagame ont préféré jouer au chat et à la souris. Ils font semblant de dégarnir certains fronts pour mieux renforcer d'autres positions. Curieusement, ces mouvements de troupe se passent sous l'oeil inoffensif de cette force de l'Afrique de l'Est.
L'éventualité d'un deuxième mandat n'est acquis que si les parties se mettent d'accord sur le mandat offensif de ces contingents de l'EAC déployés en République démocratique du Congo. Même si certains pays cherchent à édulcorer cette énième agression du Rwanda contre la RDC, il n'en reste pas moins évident que Kagame finira par répondre de ces nombreuses vies des innocents fauchées par la barbarie d'une armée régulière qui agresse délibérément un pays souverain en violation de la Charte de l'Union africaine instituant l'intangibilité des frontières héritées de la colonisation.