Dans cette lettre adréssée au Premier Ministre du Cameroun, le Médiateur Universel, Président de la Commission indépendante contre la corruption et la discrimination (COMICODI) et Président du Mouvement Populaire pour le Dialogue et la Réconciliation (MPDR), insiste sur la nécessité voire l'urgence de la préférence nationale, dans les processus de rachat des entreprises étrangères, de même que de l'implication de ces dernières dans certains secteurs de notre économie.
Ci-dessous la lettre
Monsieur le Premier Ministre,
En vous renouvelant mes encouragements de même que l'expression sincère de mon patriotisme, je me fais le porteur d'une certaine clameur populaire, pour interpeller votre précieuse attention, sur un sujet de préoccupation majeure. Il s'agit en effet, de la nécessité voire l'urgence de la préférence nationale, dans les processus de rachat des entreprises étrangères, de même que de l'implication de ces dernières dans certains secteurs de notre économie.
Pour commencer, il y a lieu de se féliciter, de l'arrivée durant les dix dernières années, de quelques entreprises multinationales de renom, même si dans le même temps nombre d'autres sont parties. En effet, les récents mouvements dans plusieurs secteurs, ont profondément marqué notre tissu économique et suscité implicitement de multiples jugements dans l'opinion.
Il me plaît à cet égard, de prescrire la préférence nationale, dans les mouvements au sommet, notamment quand il s'agit de secteur de pointe avec un fort effet multiplicateur pour l'emploi, la fiscalité et la densification économique à long terme. L'opinion nationale avait très mal accepté, la cession de la BICEC à un groupe étranger, alors que des investisseurs privés nationaux étaient dans la course avec des capacités réelles. La SCB Crédit Lyonnais avait déjà connu le même sort.
Aujourd'hui, c'est au tour de la société brassicole Guinness de suivre, comme si tout était fait pour tenir les capitaines d'industrie à l'écart. L'arrivée de Carrefour, avec pompes et fracas, fait dire ici, que les avantages et privilèges dont ce groupe a bénéficié, devraient également être réservés aux nationaux qui ont des ambitions et des capacités comparables.
Last but not least, la récente autorisation donnée à la société ORANGE MONEY, filiale d'ORANGE de France Télécom, qui devient une banque de fait. La liste pourrait être longue, si l'on y ajoute les immenses avantages aux Libanais ainsi qu'aux indiens.
Il convient de signaler, que les capitaines nationaux, en dépit de moult tracas et parfois des complications explicites, ont démontré et continuent de démontrer une vitalité et une détermination qui montrent leur patriotisme ainsi que leur volonté de soutenir les institutions malgré tout.
Nous insistons très honnêtement sur l'exigence de la préférence nationale, au moment où l'économie mondiale entre dans une récession incontournable, et que partout on privilégie la valorisation, l'encouragement, le soutien et la prééminence des investisseurs locaux. Le slogan « America first » résonne dans nos oreilles comme un appel à suivre l'exemple.
Ce slogan devenu profession de foi aux Etats Unis, devrait s'imposer plus encore plus dans nos pays, où le socle économique global demeure faible avec un secteur industriel et financier juste embryonnaire, et ne permettant donc pas raisonnablement de pratiquer une ouverture tout azimut, sans une protection discriminatoire pour certains secteurs. En guise d'illustration, l'Inde et le Brésil et même la Turquie pour devenir de grandes nations industrielles, technologiques et commerciales, ont dû fermer leur économie pour certains secteurs durant au moins trois décennies. Certes la concurrence par un apport externe est indispensable pour doper la performance des capitaines et managers locaux, mais elle ne devrait pas être actée au détriment de ces derniers et de nos légitimes intérêts nationaux./.