Cote d'Ivoire: Alassane Ouattara, le nouveau mécène des sports

Quelle est notre conception du sport ? Comment prévoyons-nous de développer sa pratique ? Dans son programme «Vivre ensemble», document résumant sa vision pour la Côte d'Ivoire, Alassane Ouattara, alors candidat à la présidentielle 2010, avait son idée sur le sport en tant qu'activité d'entretien, d'occupation de la jeunesse et de repositionnement de son pays. Une nation qui s'apprêtait ainsi à sortir de huit années d'une crise politique.

Dans la deuxième partie de ce programme consacrée à «La relance des activités économiques» et plus précisément en son Chapitre XI (Mobilisons et occupons la jeunesse, pp 43-45), «La pratique du sport est une source de distraction très prisée mais surtout une des bases importantes de l'éducation de nos jeunes, permettant de leur inculquer des valeurs essentielles : le goût de se dépasser, le sens de l'effort, autant de qualités qui les aideront à réussir, quel que soit le chemin qu'ils emprunteront». A ce titre, le candidat Ouattara et ses équipes ont aussi les solutions pour le plein épanouissement de la jeunesse pour lequel 600 milliards FCFA sont consacrés.

Au niveau sportif, «Nous réhabiliterons les infrastructures sportives en mauvais état et en construirons de nouveaux en commençant par les régions qui en manquent le plus. Nous organiserons progressivement des championnats nationaux dans les principaux sports collectifs (handball, basket-ball, cyclisme, moto-cross ...) et nous soutiendrons la tenue d'épreuves de haut niveau dans les différentes disciplines, notamment l'organisation du Tour Cycliste de Côte d'Ivoire. Nous postulerons une nouvelle fois pour l'organisation de la CAN avant la fin du mandat». Sans oublier la redynamisation de l'Office ivoirien du sport scolaire et universitaire (OISSU).

Douze ans après le triomphe de la démocratie en Côte d'Ivoire et la chute de Laurent Gbagbo, nonobstant le Lycée Sport et Etudes à Bouaké, la Côte d'Ivoire sportive est de plus en plus rayonnante.

La loi relative au sport, le cadre juridique

Homme foncièrement attaché au respect des textes réglementaires et convaincu que rien de grand ne peut s'accomplir en dehors d'un cadre juridique, Alassane Ouattara a milité pour conférer aux sports ivoiriens un arsenal juridique. Sous l'impulsion d'Alain Lobognon, alors ministre en charge des sports, la première loi relative au sport en Côte d'Ivoire a été adoptée, à l'unanimité, le 17 décembre 2014 par l'Assemblée nationale. Promulguée, le 22 décembre 2014, la loi N°2014-856 du 22 décembre 2014 relative au sport censé adresser efficacement la pratique du sport, son mode de financement, tarde malheureusement à être appliquée. Et pourtant, douze mois après, soit 11 février 2016, après sa publication au Journal officiel (12 février 2015), les acteurs du sport devraient se mettre en conformité avec l'article 22. Si en 2015, au sortir d'un atelier d'approbation, les acteurs ont identifiés 33 textes, dont 18 décrets et 15 arrêtés pour faciliter l'application de ladite loi, les lignes bougent peu pour ne pas dire à l'arrêt.

L'offre infrastructurelle améliorée

Le stade Félix Houphouët-Boigny, le Palais des Sports de Treichville, le Parc des Sports et le stade Robert Champroux réhabilité par les soins de la Fédération ivoirienne de football, et à un moindre degré le Stade de la Paix de Bouaké. L'offre infrastructurelle était très limitée. Mais aujourd'hui, le pays d'Alassane Ouattara peut se vanter d'abriter des évènements d'envergure. Dans la perspective de la CAN 2023 en janvier prochain en Côte d'Ivoire, quatre nouveaux stades ont été construits à Ebimpé (Anyama), dans la banlieue abidjanaise, à Yamoussoukro, à Korhogo et à San Pedro. Deux autres ont été réhabilités, le stade Félix Houphouët-Boigny à Abidjan et le Stade de la Paix à Bouaké. En plus de ces enceintes, plusieurs autres, principalement dans les écoles, sont en réhabilitation pour servir de site d'entraînement aux équipes participantes. Ces terrains d'entrainement constitueront une plus-value pour les compétitions OISSU, un organisme dont la redynamisation fait partie du champ d'action du programme du gouvernement.

Au niveau des sports de mains et de combat, le Hall des sports et la salle polyvalente, tous deux au Parc des Sports, sont sortis de terre sous la gestion de Ouattara. Avec la rénovation du Dôme (Palais des Sports), ce sont trois enceintes de qualité pour les acteurs. A cela, il faut ajouter le Centre sportif, culturel et des tics ivoiro-coréen Alassane Ouattara. Appelé communément le Palais du taekwondo, ce joyau offert à la Côte d'Ivoire par la République de Corée, grâce à l'entregent du ministre Bamba Cheick Daniel, ancien président de la Fédération ivoirienne de taekwondo, et actuel directeur général de l'Agence foncière rurale (AFOR), a accru l'offre au niveau des infrastructures.

Le bitumage de plusieurs milliers de kilomètres de routes a permis au cyclisme de respecter son calendrier chaque année, surtout en ce qui concerne, le Tour de Côte d'Ivoire dénommé «Tour de la Réconciliation».

Dans la volonté affirmée du gouvernement d'offrir aux citoyens des infrastructures sportives de proximité, l'Etat de Côte d'Ivoire, la France et la société Winwin Afrique se sont lancés dans un vaste programme de construction d'Agora. Après l'agora de Koumassi, fonctionnelle, il a été procédé au lancement de la construction d'autres enceintes pour Port-Bouët, Yopougon, Abobo, Attécoubé́, Bingerville, Béoumi, M'Batto, Buyo, Dimbokro et Guiglo. A terme, ce sont 91 agoras qui seront construites à travers le pays.

Les trophées et célébrations d'athlètes

Ouattara reste à ce jour, le président ivoirien qui a remporté le plus de trophées prestigieux. A commencer par le premier titre olympique de la Côte d'Ivoire en 2016 au JO au Brésil avec Cissé Cheick Salah Junior. Sans omettre ses titres aux championnats du monde et d'Afrique aux Jeux africains et ses multiples médailles d'or aux différents opens, Grands prix, ... Avec lui, il y a Ruth Gbagbi qui fait briller la Côte d'Ivoire avec ses nombreux sacres mondiaux (2017 à Muju, 2021 à Riyad), africains (2015 à Brazzaville), ses médailles d'or aux opens, et autres rendez-vous internationaux.

Toujours au chapitre des sports individuels, les performances des athlètes Murielle Ahouré et Marie-Josée Ta Lou, bénéficiaires d'une bourse de l'Etat, ne sauraient être occultées. Sans être exhaustif, Ahouré c'est un titre de double vice-championne du monde à Moscou (100 et 200m en 2013), un titre mondial en salle sur 60 m (2018), championne d'Afrique du 200m 2014 et du 100m (2016). Ta Lou peut faire valoir son titre de double vice-championne du monde à Londres (2017), double championne des Jeux africains 2015, championne d'Afrique 200m (Durban 2016), championne du 4X100m des Jeux de la Francophonie 2017, double championne d'Afrique 2018 à Asaba, vainqueur de la Coupe continentale Ostrava 2018 (100m) et championne du 100m des Jeux africains de Rabat 2019.

Les athlètes Fatoumata Brigitte Diasso, médaillée d'argent au saut en longueur dans la catégorie T11 (Handicapé visuel, cécité totale) et Jean-Luc Kouamé Noumbo, finaliste du 400 mètres dans la catégorie T45/46/47 (amputés d'un ou deux bras ou autre handicapé au tronc) ont également fait la fierté de la Côte d'Ivoire aux Jeux Paralympiques 2016 à Rio.

Mais avant, avec les footballeurs, Ouattara a soulevé le trophée de la CAN U17 en 2013 au Maroc et la CAN seniors 2015 en Guinée-Equatoriale, après avoir raté d'une marche le sacre en 2012 au Gabon. Le basketball est rentré de l'Afrobasket 2021 avec la médaille d'argent, un titre de vice-champion d'Afrique.

A côté de tout ça, Alassane Ouattara, c'est une rente viagère à une vingtaine de sportifs qui ont porté haut les couleurs de la Côte d'Ivoire.

L'organisation des grands évènements

Le prestige du pays n'a pas de prix à ses yeux. Après plusieurs reports, depuis 2009, la Côte d'Ivoire sous l'impulsion d'Alassane Ouattara a organisé l'Afrobasket en 2013 avec d'énormes investissements pour remettre à niveau le Palais des Sports. Après des efforts inestimables, Alain Ambrosino a convaincu les dirigeants de l'automobile mondiale à désigner le Bandama 2013 comme première manche du Championnat d'Afrique des rallyes. Un retour en grâce après la non organisation en 2000, 2002, 2004, 2007, 2009, 2010 de l'unique course ouest-africaine à avoir été inscrite au programme du Championnat du monde WRC. Sous la gestion de Bamba Cheick Daniel, la Côte d'Ivoire a organisé d'abord en 2012 la 8ème Coupe du monde francophone, avant d'abriter, pour la première en Afrique, la Coupe du Monde par équipe 2013, et le Grand Prix 2017. Et aussi les différents passages de grades Kukkiwon à Abidjan.

Dans la même dynamique, du 21 au 30 juillet 2017, Abidjan a accueilli le monde francophone avec l'organisation des 8ème Jeux de la Francophonie.

Le cyclisme, après plusieurs années de latence, a intégré le circuit UCI en 2013 avec l'appui du gouvernement. Même si aujourd'hui, plus qu'hier, la fédération a besoin de l'apport étatique pour retrouver ses lettres de noblesse et exploiter au mieux les belles routes du pays pour semer les graines de la réconciliation.

Les médecins du sport en 2012 et la 5ème Conférence des ministres des sports d'Afrique en 2013 sont des événements qui ont fortement contribué au repositionnement de la Côte d'Ivoire conformément à la vision du sport du Président de la République Alassane Ouattara. Mais le summum reste la 34ème édition de la Coupe d'Afrique des Nations de football, la CAN 2023, qui se tiendra du 18 janvier au 11 février 2024 en Côte d'Ivoire.

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