Madagascar: Justice et Paix - « La loi électorale doit être réformée »

Les mots sont durs de la part de la commission épiscopale Justice et Paix pour aborder les réalités actuelles.

La commission épiscopale Justice et Paix ne mâche pas ses mots pour livrer un véritable réquisitoire au régime en place. Elle parle de « crise » pour qualifier la situation qui prévaut. De la politique aux situations sociales, en passant par le contexte économique, l'éducation et l'enseignement, le constat est amer pour cette branche de l'Église catholique qui a toujours scruté d'un oeil attentif et d'un regard sans complaisance les régimes successifs. Celui de Andry Rajoelina n'y échappe pas. « La source des problèmes auxquels nous sommes confrontés provient d'une mauvaise gestion des affaires de l'Etat et d'une mauvaise utilisation du pouvoir » accuse, d'emblée, la Justice et Paix. De ce fait, pour résoudre la situation, elle n'y va pas par quatre chemins. « La crise actuelle exige un changement radical », a soutenu tous les membres de cette entité à l'issue de leur assemblée générale qui s'est tenue du 18 au 21 avril dernier à Antananarivo.

Promesses non respectées

La Justice et Paix Madagascar n'a également pas manqué de parler des élections à venir. Elle estime que les textes électoraux doivent être retouchés. « Si nous voulons que les élections se déroulent sans heurts et de manière pacifique, la loi électorale doit être réformée » soutient-elle dans une déclaration signée par l'archevêque d'Antsirananana, Benjamin Ramaroson. Elle rejoint, à cet effet, d'autres lignes qui craignent que le contexte législatif actuel ne permette pas de parvenir à la tenue d'une élection dans des conditions propices et sereines. Pourtant, au lieu de s'en prendre non seulement à la commission électorale, la Justice et Paix tire également à boulet rouge les hommes politiques. « La politique a perdu sa raison d'être. Elle est pleine de tromperies et de mensonges à travers de nombreuses promesses non respectées. Certains politiciens ne font que profiter de la pauvreté des gens. Quand on examine de plus près, la raison pour laquelle ils font de la politique c'est pour obtenir rapidement de l'argent et de la richesse, des postes bien rémunérés et des honneurs » a déclaré la branche de la conférence épiscopale malgache.

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Patriotisme

« Le pouvoir et la richesse sont concentrés entre les mains de quelques personnes et en un seul endroit, de sorte que le pays et ses habitants ne voient pas le développement » constate la Justice et Paix. Et de poursuivre que « la majorité des Malgaches vivent dans une extrême pauvreté et trouvent à peine de quoi se nourrir tous les jours ». Face à ces multiples problèmes, selon toujours la commission épiscopale Justice et Paix, beaucoup baissent les bras, la force des gens à produire s'affaiblit et la qualité des produits se détériore en raison du manque de politiques efficaces de production et d'exportation. Elle déplore, à cet effet, l'absence d'une « stratégie claire pour améliorer l'économie ». « Le nationalisme que nous avons est insuffisant, il faut que nous devenions des patriotes prêts à sacrifier nos vies pour le pays » poursuit-elle. Il est aussi « urgent et inévitable d'avoir un bon système éducatif car l'éducation est gage de progrès et celui de l'avenir du pays » estime toujours la Justice et Paix.

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