Congo-Brazzaville: L'OMS Congo veut un mécanisme de financement innovant

Les travaux de la quatrième édition de la présentation du rapport des comptes nationaux de la santé, au titre des années 2019-2020, visant à mettre en exergue les avancées réalisées en matière de financement de la santé et donner une appréciation de l'impact des politiques mises en oeuvre sur l'amélioration de ses financements se sont tenues le 24 avril, à Brazzaville, sous la direction du ministre de la Santé et de la Population, Gilbert Mokoki, en présence de plusieurs membres du gouvernement ainsi que des représentants du système des Nations unies au Congo.

Ces dernières années, le Congo a mobilisé auprès des partenaires techniques et financiers d'importantes ressources financières destinées à améliorer, à brève échéance, les indicateurs de santé. A ce propos, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande que ces partenariats s'étendent et se densifient aux mécanismes de financement innovants, de sorte à contribuer, entre autres, à la réduction des payements directs des ménages et de les mettre ainsi en dernier de la liste des bailleurs de fonds. C'est ce qui ressort des recommandations après la présentation du rapport des comptes nationaux de la santé pour la période 2019-2020.

Le représentant résident de l'OMS au Congo, Lucien Alexis Manga, a précisé que l'équipe technique de cette agence a analysé le contenu du rapport des comptes nationaux de la santé pour la période 2019-2020. Elle a fait les recommandations suivantes : le gouvernement devrait maintenir le rythme de progression de ses dépenses en santé, comme stratégie délibérée qui permettrait de réduire l'extrême pauvreté et favoriserait un développement humain accéléré ; le Congo, à l'heure actuelle, a un niveau d'allocation de son budget annuel aux dépenses de santé qui est le plus élevé que celui de nombreux autres pays africains. « Il reste néanmoins encore des efforts à fournir pour atteindre la cible d'Abuja », a commenté Lucien Alexis Manga.

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Le système de santé congolais, a expliqué le ministre Gilbert Mokoki, a connu une série de réformes durant ces dernières années, notamment par la mise en place depuis 2002 de la couverture médicale de base, visant à améliorer l'accès de la population au service de soins de santé de qualité, efficace sans que leurs coûts n'entraînent des difficultés financières aux usagers.

Cependant, a-t-il indiqué, assurer un financement pérenne et efficace de santé demeure une préoccupation majeure du gouvernement. L'évaluation systématique des différentes politiques mises en place et l'analyse de leurs impacts sur la question financière des citoyens offrent une opportunité pour appréhender les limites du système de financement et identifier les champs d'actions afin d'améliorer sa performance.

Une augmentation du ratio de la dépense totale de santé par habitant

Concernant les résultats, au niveau de l'évolution de la dépense totale de santé, le constat est que le ratio de la dépense totale de santé par habitant est égal à 70 dollars en 2020 et 625 dollars en 2019, soit une augmentation de près d'un quart. Le ratio par tête d'habitant se rapproche des 86 dollars prévus, selon la norme attendue. Cette progression témoigne des efforts que le gouvernement a dû consentir en matière de dépense de santé, ce qui représente 4,9% en 2020 contre 2,59% en 2019 du produit intérieur brut.

Lorsque l'on regarde le taux d'allocation budgétaire et le taux de décaissement entre 2019 à 2020, le graphique montre que le taux moyen d'exécution en faveur de la santé est de 68% entre 2016 et 2020. Il y a une baisse enregistrée du taux d'exécution en 2018 de dix-sept points de pourcentage et l'on observe une augmentation tendancielle sans précédent atteignant 124% (...).

En définitive, en ce qui concerne les résultats d'analyse de santé, l'on relève que les principales sources de financement, à savoir le gouvernement, les ménages et les bailleurs, l'effort du gouvernement est constant, mais il y a eu des années où les ménages ont fait plus. Les dépenses du gouvernement et des ménages prennent le dessus sur celle des bailleurs depuis 2012.

L'on note que depuis 2016, les ménages supportaient la part la plus importante des dépenses de santé. En 2020, suite à l'effort de la pandémie, les dépenses des ménages avaient baissées au profit de celles du gouvernement qui avait fourni beaucoup d'efforts dans la mobilisation des fonds pour faire face aux pandémies, notamment Ebola et la covid-19.

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