A la suite d'une descente sur le terrain, après les premières attaques de jihadistes dans le Nord Togo, en 2021, cette association a été l'une des rares à attirer l'attention sur le fait que le manque d'eau, d'électricité et de route sont entre autres éléments exploités par les auteurs de ces attaques pour « étendre leur recrutement et leur emprise ».
Et c'est donc toute heureuse que l'ASVITTO a accueilli la nouvelle selon laquelle un projet de construction de 950 forages productifs, est mis en branle en faveur des populations du septentrion togolais.
Toutefois, réagissant au micro de Clémentine Pawlotsky de RFI, le président de l'ASVITTO (Association des victimes de torture au Togo), Monzolouwè Atcholi Kao, émet des réserves. Ces réserves portent sur le processus de réalisation ou encore l'attribution de ces travaux de construction à seulement deux entreprises. « Nous pensons qu'on aurait pu attribuer cela à plusieurs entreprises, afin de répondre de façon rapide à ces besoins, pour soulager ces populations qui ont tant souffert. La construction de 950 forages à deux entreprises, nous pensons que ça va prendre du temps et l'échéance va beaucoup durer, avec des risques quand même de détournement de fonds, ou aussi de mauvaise qualité de ces forages qui, en fin de compte, risquent de devenir des éléphants blancs, comme nous le constatons le plus souvent en Afrique », souligne-t-il.
Il invite dès lors les populations de la région des Savanes et de la Kara, a donc joué leur rôle de contrôle citoyen pour une meilleure qualité des constructions qui seront faites.