Depuis près d'un mois, près de 90 cas ont été détectés. Au moins cinq personnes sont décédées dans six districts de santé de la région du Centre.
Dans le complexe hospitalier la Mamu dans la localité de Nkoabang, dans l'est de la capitale camerounaise, le personnel est en alerte depuis le début de l'épidémie de choléra, il y a quatre semaines.
"Nous sommes en alerte par rapport à l'épidémie de choléra que vit notre zone de santé. Nous avons déjà eu trois cas dans notre zone. L'organisation, partant du district jusqu'au niveau de la zone, est de signaler tout cas de diarrhée et de vomissement que nous enregistrons dans notre formation sanitaire. Vous voyez la dame derrière moi est un cas suspect !", dit au micro de la DW, Jacques Roger Nsôa, technicien médico-sanitaire.
Manque d'accès à l'eau potable
Dans toute la région du Centre, les autorités ont déclaré près de 90 cas de choléra et cinq décès.
Le taux de létalité avoisine les 6% dans les six districts concernés.
A Etoa Meki, un quartier populaire de la capitale, un décès a déjà été enregistré et les populations craignent une propagation à grande échelle de la maladie.
Le quartier connaît, en effet, de graves problèmes d'hygiène et d'approvisionnement en eau potable.
Marie Ngono, une habitante âgée d'une cinquantaine d'année, s'approvisionne en eau dans les puits du quartier. Elle a peur, dit-elle.
"Le choléra n'est pas une petite maladie, c'est une maladie qui tue! Je puise de l'eau dans un puit. Et l'eau que nous buvons vient du forage. Mais en saison des pluies, comme c'est le cas actuellement, l'eau du puit se salit."
Le vibrion cholérique
Le choléra est une infection intestinale aiguë due à une bactérie présente dans les eaux sales et stagnantes.
Même si les autorités camerounaises assurent avoir activé le dispositif de riposte face à cette nouvelle épidémie, il est impératif, en parallèle de la prise en charge des malades, que les populations aient accès à une eau potable et saine afin d'éviter que la maladie se propage.