Le général Alain-Guillaume Bunyoni, également ancien Premier ministre, a été arrêté par le Service national de renseignement.

Alain-Guillaume Bunyoni était recherché depuis quelques jours après s'être enfui de son domicile.

La justice lui reproche des faits, je cite, "d'atteinte à la sécurité nationale et atteinte au bon fonctionnement de l'économie nationale".

Alain-Guillaume Bunyoni était de longue date considéré comme le véritable numéro deux du régime burundais depuis la crise politique de 2015 et le chef de file des durs parmi les généraux qui oeuvraient dans les coulisses du pouvoir.

Plus haut gradé de la police et homme fort du pouvoir burundais pendant une dizaine d'années, était tombé en disgrâce en septembre 2022, quand le président Evariste Ndayishimiye l'avait demis de ses fonctions de Premier ministre.

Pour l'analyste politique burundais, Ali Mali, cette arrestation illustre bien les divisions qui minent le CNDD-FDD, le parti au pouvoir.

Le général Evariste Ndayishimiye, 52 ans, a remporté la présidentielle du 20 mai 2020 au Burundi, avec 68,72% des voix.

Sa désignation comme candidat avait été le résultat d'un compromis entre l'ancien président Pierre Nkurunziza et un petit groupe de généraux qui contrôlent tous les leviers du pouvoir à Bujumbura.

Et si la communauté internationale a salué une certaine ouverture du pays depuis l'arrivée au pouvoir d'Evariste Ndayishimiye en juin 2020 après la mort soudaine de Pierre Nkurunziza, une commission d'enquête de l'ONU affirmait en septembre 2021 que la situation des droits de l'Homme restait "désastreuse" au Burundi.