Le Conseil de sécurité de l'ONU s'est réuni en urgence mardi 25 avril au soir autour du Soudan, pour faire le point. Bien qu'un accord de cessez-le-feu de 72 heures - sous la pression des États-Unis et de l'Arabie saoudite - ait permis une certaine accalmie, les combats font encore rage, voire se sont intensifiés, selon l'émissaire spécial des Nations unies au Soudan, temporairement déplacé avec ses équipes à Port-Soudan. La situation reste fragile, alors que les évacuations se poursuivent.
Pour le chef de la mission onusienne au Soudan Volker Perthes, qui s'adressait au conseil depuis Port-Soudan en visioconférence, le cessez-le-feu restait fragile et bien qu'en partie respecté dans certaines zones, les affrontements autour de « lieux stratégiques » ont « largement continué et parfois même se sont intensifiés ».
Les factions rivales du général Abdel Fattah al-Burhane, et de son ancien numéro 2 le général Mohamed Hamdane Daglo, dit « Hemedti », ne semblent pas prêtes à négocier sérieusement : chacune serait convaincue de pouvoir emporter une victoire militaire, tout simplement, rapporte notre correspondante à New York, Carrie Nooten.
L'émissaire de l'ONU au Soudan a aussi dénoncé les attaques contre les civils, les hôpitaux, les convois médicaux - et les violations nombreuses du droit de la guerre. La situation humanitaire, déjà très fragile au Soudan avec un tiers de la population dépendante de l'aide, s'achemine vers une catastrophe.
Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres et la représentante de l'Union africaine craignent une contagion du conflit hors des frontières. Autour de la table mardi, certaines voix, Soudan et Russie en tête, ont dénoncé des « ingérences » étrangères. D'autres craignent que la crise soudanaise ne suive rapidement l'exemple de la crise libyenne.