Cote d'Ivoire: Côte d'Ivoire - A l'épreuve de la consolidation des acquis

Le peuple ivoirien sera appelé, dans quelques mois, aux urnes à l'effet d'élire ses conseillers régionaux et municipaux sur toute l'étendue du territoire national. Ces élections, pleines d'enjeux aux yeux de nombreux observateurs, auront lieu, sauf cas de force majeure, le samedi 2 septembre 2023. Cette annonce a été faite par le porte-parole du gouvernement ivoirien, Amadou Coulibaly, à l'issue d'un conseil des ministres, le mercredi 19 avril dernier et présidé par le chef de l'Etat, Alassane Ouattara.

Initialement prévues pour octobre 2023, ces élections locales couplées ont été ramenées au 2 septembre 2023, selon les autorités d'Abidjan, en raison de l'organisation de la Coupe d'Afrique des nations, Côte d'Ivoire 2023, qui aura lieu du 13 janvier au 11 février 2024 (CAF) et le tirage au sort des poules courant septembre 2023. Ces élections, dont les campagnes électorales se tiendront, bien avant les compétitions aux urnes, vont se dérouler dans 31 régions et 200 communes, cristallisent déjà l'attention de plus d'un. Les états-majors des partis politiques, du moins, les plus en vue dans le landerneau politique national s'activent pour ne pas faire de la simple figuration à ces échéances électorales prochaines.

En effet, c'est une lapalissade de dire que ces élections permettront de faire l'état des lieux des forces politiques en présence dans le pays avant la présidentielle de 2025. Une élection qui reste pour bon nombre d'Ivoiriens et d'observateurs internationaux avisés, un moment crucial pour la consolidation des acquis, depuis les soubresauts que le pays a traversés. Si pour le parti au pouvoir, le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), ces élections sonnent pour lui comme une occasion de réimprimer son hégémonie sur la scène politique, il s'agit pour les autres de tester leur capital soutien et confiance de la population, devenue de plus en plus exigeante.

Sont de ces formations politiques, le parti de Laurent Gbagbo, le Parti des peuples africains de Côte d'Ivoire (PPA-CI), né en 2021 dans le courant de son retour en Côte d'Ivoire, après avoir été acquitté par la Cour pénale internationale, du Front populaire ivoirien (FPI) de Pascal Affi N'Guessan et surtout du PDCI-RDA d'Henri Konan Bédié qui, lui, dans une certaine mesure, est secoué, depuis quelques années par des défections en cascades de cadres, laissant transparaitre des signes d'un malaise profond en son sein.

Ce parti, toute proportion gardée, semble vivre, selon toute vraisemblance, une crise de vieillesse en lien avec la personnalité du président Henri Konan Bédié, cet octogénaire et inamovible président qui se pose en personnage incontournable depuis des lustres. Autant dire que ces régionales et municipales 2023 renferment, à l'analyse, des enjeux énormes pour les principaux partis politiques qui nourrissent l'espoir de briguer la magistrature suprême au soir du scrutin de 2025.

En attendant, le moins qu'on puisse dire, c'est de souhaiter, vivement, que cette consultation électorale, où toutes les forces politiques vont se retrouver, puisse se tenir sans heurts de nature à consolider les acquis démocratiques, maintenir son essor économique et de parachever le processus de réconciliation engagé par le Président Ouattara.

En effet, ils sont nombreux ces ivoiriens qui, d'une manière ou d'une autre, ont toujours ces traces indélébiles des graves violences, de pertes en vie humaine et de dégâts matériels lors du déroulement des scrutins précédents de 2010 et de 2020. Ils ne souhaitent donc plus revivre ces pages sombres de l'histoire dans lesquelles des leaders politiques les avaient entrainés et qui ont entamé la cohésion sociale, pourtant gage de développement.

A ce propos, il revient, en prime, à l'ensemble de la classe politique et ensuite à la société civile ivoirienne sans distinction, en particulier, de travailler à ne pas réveiller les vieux démons et d'oeuvrer à la décrispation et à pérenniser, autant que faire se peut, la paix et la cohésion sociale dans le pays. Toute chose qui aura, à juste titre, l'avantage de hisser ce pays aux multiples atouts au firmament et consolider sa relance économique amorcée, sous le magistère du « PRADO », ces dernières années.

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