La cour de cassation s'est déclarée à son tour incompétente pour juger l'ancien premier ministre Mapon Matata soupçonné d'avoir détourné des fonds destinés au parc agro-industriel de Bukanga-Lonzo. Ce, après les deux arrêts prononcés par la Cour Constitutionnelle dont l'un qui s'était déclaré incompétent et l'autre compétent pour juger l'ancien premier ministre, Matata Ponyo.
C'est la première bataille judiciaire remportée par Matata avant la deuxième étape. La Cour de cassation, doit-on le rappeler, avait renvoyé l'année dernière l'ancien premier ministre Augustin Matata Ponyo devant la Cour constitutionnelle qui s'était déclarée « incompétente » en novembre pour le juger. Sont concernés dans ce dossier de Bukanga-Lonzo, outre Matata Ponyo, Patrice Kitebi et Christophe Krobler poursuivis conjointement dans le détournement des fonds destinés au projet du parc agroalimentaire de Bukanga Lonzo.
Le combat de Matata
Le sénateur Augustin Matata Ponyo avait recouru au président de la République en tant que magistrat suprême pour solliciter son implication pour mettre fin à ce qu'il qualifie d'injustice à son égard dans le cadre du dossier Bukanga Lonzo. Pour lui, les deux hautes juridictions du pays sont instrumentalisées pour des fins politiques alors qu'il "n'a détourné aucun rond" dans le projet du parc Agro Industriel de Bukanga Lonzo avant d'indiquer que "ceux qui détournent sans immunité parlementaire, sont libres de leur mouvement".
Et de préciser sur ce que de grands voleurs des fonds publics se promènent en toute liberté dans le pays sans être inquiétés. Ces bandits financiers, avait-il insisté, qu'ils soient du régime politique passé ou du régime actuellement au pouvoir, ont détourné pour certains plus d'un milliard USD et pour d'autres de dizaines et centaines de millions USD, la plupart d'entre eux n'ont même pas d'immunités parlementaires et se vantent d'être protégés par le pouvoir politique et judiciaire du pays.
Comme pour dire, il faut voler et redistribuer pour ne jamais être arrêté. Il avait indiqué à l'époque que jamais une décision de justice n'a été aussi contestée en RDC comme le deuxième arrêt prononcé par la Cour constitutionnelle le 18 novembre 2022 sur le dossier Bukanga Lonzo, un arrêt par lequel la Cour constitutionnelle se déclare compétente pour juger un ancien Premier ministre alors qu'il y a une année, elle s'était déclarée incompétente de le faire.
» Cette contradiction flagrante est inacceptable du point de vue du droit au niveau de la plus haute Cour du pays suscite une vague d'indignations, de contestations et de protestations à plusieurs niveaux » avait-il insisté avant d'estimer qu'il est victime d'un acharnement politique pour avoir déclaré sa candidature comme président de la République en 2023 et son refus d'adhérer à l'union sacrée coalition de Félix Tshisekedi.