Afrique: Projet de Smart City à Roches-Noires / Réunion d'explication du promoteur - Pluie de questions

«Tous les projets de développements à Roches-Noires sont boycottés. (...) Mo pour parski toulétan sa landrwa la pou res aryéré», lance Manish, un habitant du village de Roches-Noires, donnant la réplique aux nombreux contestataires du projet de Smart City, de PR Capital (Mauritius) Ltd, sur une superficie de 359 arpents, à Roches-Noires. C'était lors d'une rencontre, lundi, dans le cadre de la soumission du dossier Environment Impact Assessment (EIA) pour le projet. Le promoteur et co-fondateur, Julien Rodin, ainsi que le représentant local, Nicolas de Chalain, ont répondu à plusieurs interrogations venant des habitants de Roches-Noires et des écologistes.

Ces derniers ont essayé tant bien que mal de faire passer leur projet, mettant en avant les atouts qui seront pris en compte durant les stages de construction, dans le «respect de l'environnement». Ce qui n'a pas vraiment convaincu, principalement les écologistes.

Si la réunion a été civilisée, les opinions divergentes l'ont animée. Pour les villageois, ce projet apportera du développement dans une région «longtemps oubliée», où rien ne se passe. Manish estime qu'il faut intégrer les villageois en créant de l'emploi. D'autres habitants du village qui se sont exprimés abondent dans le même sens.

«Zot pou dir zot enn zour pé bétoné partou», a lancé une voix dans la salle. Un représentant des pêcheurs, présent également, a expliqué que la communauté des pêcheurs sera directement affectée par ce projet. Nicolas de Chalain a tenté de le rassurer en disant que l'hôtel qui sera construit n'affectera pas la plage. «C'est un hôtel golfique, accessible aux touristes, notamment du Moyen-Orient, de Pa- ris, d'Inde, et qui n'aiment pas la plage.»

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Du côté des contestataires, le montage financier du projet a été questionné. «On parle de Rs 41 milliards. Comment le projet est-il financé ? Trois de vos projets n'ont pas abouti pour des raisons financières. Quel est votre track record dans des projets de même nature ?» Pour Julien Rodin, c'est le même projet qu'ils essaient de faire en France et en Polynésie.

Pour réaliser ce projet, ce seront un financement bancaire et la vente de logements qui financeront les travaux. «La phase 1 démarrera lorsque, financièrement, l'opération se- ra sécurisée.» «Des experts sont payés par PR Capital. Y a-t-il d'autres experts neutres qui ont fait des études ?» s'est interrogé un des protestataires.

La militante écologiste Adi Teelock a ajouté : «On avait demandé que les promoteurs donnent une opinion indépendante du premier rapport EIA. Si cela n'a pas été fait, pourquoi ?» «On veut une cohabitation entre vos experts et nos experts», a répondu Nicolas de Chalain.

Une habitante de Roches-Noires, âgée de 17 ans, a demandé : «Ça me fend le coeur de voir un projet comme ça et qui ne sert à rien.» Comme réplique, Nicolas de Chalain a affirmé que Roches-Noires est un village qui a été laissé-pour-compte. «Ce village doit progresser.»

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