Afrique: Personnes handicapées - Taux de chômage de 9,3% contre 7,5 % au sein de la population

Encourager la prise de conscience et créer une société plus inclusive pour les personnes handicapées : tels sont les objectifs du premier atelier de travail consultatif. Lancé hier, ce dernier se poursuit jusqu'au 27 avril au Caudan Arts Centre. Il sera aussi question de déstigmatiser le terme «handicap» et d'intégrer une plateforme pour partager des success stories.

Selon les statistiques locales, depuis 2011, une personne sur vingt a un handicap. Et bien que 80 % des enfants handicapés soient scolarisés, seulement 24 % des personnes qui y sont sujettes ont complété leurs études secondaires. Le chômage au sein de cette catégorie est plus élevé qu'au sein de la population en général, soit avec un taux de 9,3 % contre 7,5 % respectivement. Et de l'an 2000 à 2011, Maurice accuse une hausse de 46,8 % du nombre de personnes ayant des handicaps.

En dépit de ces faits, chiffres et lois instituées, la stigmatisation demeure ainsi que l'incompréhension sur les enjeux liés au handicap à Maurice, indique- t-on dans le projet de workshop sur l'inclusion entourant le handicap. Le coup d'envoi de l'événement a été donné hier au Caudan Arts Centre. Celui-ci est financé par le Direct Aid Program, géré par l'Australia's Department of Foreign Affairs and Trade.

Ainsi, du 25 au 27 avril, trois jours d'atelier consultatifs seront consacrés à la thématique de la «Normalisation de l'inclusion des personnes avec des handicaps à Maurice». Les discussions se tiendront de 9 h 30 à 14 heures. Plusieurs organisations locales y participeront, soit Business Mauritius, la Global Rainbow Foundation, Dis-moi, Women with dis'Abilities, U-Link et la Down Syndrome Mauritius, Inclusion Maurice et la Disabled People's International.

Cette initiative fait partie de la campagne nationale d'inclusion des personnes handicapées, menée par Emilline Law Kwang, Australian alumna, avec le soutien de la Haute Commission Australienne. L'idée est d'amener toutes les parties concernées à oeuvrer communément pour cette cause. Selon Brontë Moules, l'Australian Ambassador for Human Rights, qui intervenait en visio hier matin, le handicap et l'équité constituent des priorités majeures de l'engagement international australien sur des questions de droits humains, de développement et d'action humanitaire.

«Ces personnes ont les mêmes droits que d'autres, notamment à accéder à l'éducation et à une qualité de vie adéquate. Toutefois, dans la réalité, les citoyens sujets à handicap sont plus susceptibles à vivre dans la pauvreté que ceux qui n'en sont pas atteints. Les personnes handicapées subissent des désavantages sur le marché du travail. Dans le monde, 80 à 90 % d'entre elles en âge de travailler sont au chômage», a-t-elle déclaré.

Par conséquent, il y a un besoin d'intégrer le travail inclusif, ce qui requiert des politiques et pratiques de facilitation pour décourager la discrimination sur la base du handicap. Il incombe aussi de promouvoir les opportunités d'entrepreneuriat pour ces personnes, soutient-elle.

Pour sa part, Keara Shaw, la Chargée d'affaires de l'Australie à Maurice, espère que cette initiative galvanisera des actions concrètes pour améliorer la vie des Mauriciens handicapés. «L'atelier de travail est mené par une femme mauricienne des plus inspirantes : Emiline Law Kwang. Elle a prouvé que le handicap ne doit pas limiter son potentiel. Notre soutien à ce projet reflète l'engagement de l'Australie à faire avancer les droits des personnes handicapées à l'échelle globale», indique-t-elle.

Déstigmatiser

Les débats sur les moyens d'inculquer plus d'inclusion pour les personnes handicapées se poursuivront donc ces deux prochains jours. Les droits de ces citoyens, l'éducation pour tous, le développement personnel et le leadership sont à l'agenda aujourd'hui. Demain, les participants échangeront sur l'emploi inclusif, le self-advocacy dans le travail et la réhabilitation occupationnelle.

Ces sessions viseront à déstigmatiser le handicap à Maurice, conscientiser aux difficultés rencontrées par ces personnes, encourager des familles à scolariser les enfants handicapés et procurer une plateforme pour que ces personnes partagent leurs success stories, ce qui sera source d'encouragement pour leurs proches et d'autres individus confrontés à une telle situation. Une session de questions et de réponses est prévue à 11 h 45 aujourd'hui et demain. L'atelier de travail s'achèvera avec la cérémonie de clôture à 13 heures le jeudi 27 avril.

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