Burkina Faso: Résilience communautaire - De déplacées internes à femmes battantes

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Réinstallées dans des zones d'accueil, des milliers de Femmes déplacées internes (FDI) de la région du Centre-Nord développent des initiatives endogènes pour une résilience face à la crise humanitaire et au changement climatique. A travers des activités génératrices de revenus, ces femmes battantes arrivent à se prendre en charge et assurer l'éducation de leurs enfants.

Une nouvelle journée pleine d'espoir vient de se lever à Kaya, capitale régionale du Centre-Nord qui accueille 121 018 Personnes déplacées internes (PDI), à la date du 31 janvier 2023, selon le Secrétariat permanent du Conseil national de secours d'urgence et de la réhabilitation (SP/CONASUR). En cette matinée du 4 mars 2023, Bollé, « Quartier général » (QG) des PDI, à la périphérie Est de la ville, dans le secteur 6, grouille déjà de monde. PDI et populations-hôtes s'attèlent à la recherche de leur pitance quotidienne à travers des Activités génératrices de revenus (AGR). 06h04mn.

Nous sommes accueillis dans la cour familiale de Zénabo Tankoano (31ans), une déplacée interne venue de Boala (Namentenga). Depuis qu'elle a posé ses pénates dans cette banlieue kayalaise, en septembre 2022, à la recherche d'un refuge contre les groupes armés, son quotidien se résume au tissage de pagnes traditionnels.

Au premier chant du coq, comme à l'accoutumée, cette multipare de trois enfants s'installe sur sa machine à tisser. Objectif : satisfaire la commande du jour. Voile noir solidement noué à la tête, la native de Tarpiaga (Diapaga) fait du tissage, sa principale source de revenus. « Je tisse au moins trois pagnes par semaine », lâche-t-elle, sourire aux lèvres.

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A l'entendre, le métier lui permet d'engranger un bénéfice mensuel d'environ 24 000 FCFA. « Sur chaque pagne vendu, j'ai un bénéfice oscillant entre 1 500 F CFA et 2 000 F CFA. En l'espace d'un mois, j'ai écoulé quinze pagnes traditionnels sur la vingtaine tissée », explique-t-elle. Des revenus qui permettent au couple d'assurer leurs charges quotidiennes. « Je paie des condiments, du bois de chauffe, l'eau potable avec le peu de bénéfice que je gagne.

J'assure aussi les besoins sanitaires de mes enfants », se félicite-t-elle. Un soutien incommensurable selon son époux, Moustapha Koanari, maçon et peintre de profession. « Je ne peux cesser de remercier ma femme. Ses petits bénéfices lui permettent de se prendre en charge et de subvenir aux besoins vitaux de nos enfants. Cela nous permet aussi d'améliorer nos relations familiales et surtout celles avec les voisins », reconnait-il.

A écouter la tisserande, sur le plan psychologique et mental, son activité lui donne un nouvel espoir de vie. Aujourd'hui, notre inter-locutrice transmet son génie-créateur, en plus de son époux, à six Femmes déplacées internes (FDI). Pour elle, la compétence est la seule chose que l'on puisse donner sans s'appauvrir.

Kadi Sawadogo est originaire de Bouroum (Namentenga). Elle épaule dame Tankoano, depuis plus de trois mois, dans son activité. « En toute sincérité, elle nous transmet son savoir sans arrière-pensée. Ce qui fait qu'aujourd'hui, nous sommes toutes capables de tisser seules avec tous les designs possibles », témoigne l'apprenante.

Un bénéfice de 300 000 F CFA

Après avoir suivi une formation de six mois à l'Association Nakolezanga des artisans du Sanmatenga (ANAS) grâce au soutien financier de son mari, la ressortissante de Boala a bénéficié de cash transfert du Fonds des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) d'un montant de 150 000 F CFA pour l'achat d'une machine à tisser et de quelques fils pour se lancer dans l'activité.

En l'espace de deux mois, Zénabo Tankoano s'est dotée d'une deuxième machine. Son rêve le plus ardent est d'ériger un centre de formation au profit des FDI. Sa voisine, Loss Ki, originaire de Tougan, exerce le même métier. Par la qualité de ses pagnes traditionnels, elle reçoit des commandes depuis la Guinée Conakry.

Pour atténuer le choc lié à la crise humanitaire et renforcer la résilience des communautés, l'Etat et ses partenaires renforcent les capacités productives des PDI et populations-hôtes à travers la culture maraichère et hors sol. Certaines FDI s'illustrent positivement dans ce domaine. C'est le cas de la veuve Adjarata Maïga (46ans), originaire d'Arbinda. Elle et 29 autres FDI possèdent un jardin maraicher collectif à Bissighin, un quartier non loti de Kaya, dans le secteur 3.

Sur une parcelle d'environ un demi-hectare, elles cultivent des spéculations de cycle court (un mois) telles que la salade, le concombre, l'aubergine, l'oignon et la courgette. En cette matinée du 5 mars 2023, l'activité du jour se résume à l'arrosage, à la récolte de concombre et à la vente de salade. Binette en main, la doyenne, Adjarata, elle, s'attèle à désherber les planches d'oignon.

Après avoir bénéficié d'une formation théorique de 72 heures pilotée par l'ONG Plan international Burkina, ces femmes suivent, depuis un mois, une phase pratique de cultures maraichères. « Nous avons appris comment utiliser et entretenir les intrants agricoles », confie Adjarata Maïga. Selon le formateur Issa Kargougou, la pratique porte entre autres, sur la préparation du terrain, le creusage et l'entretien des pépinières, le picage, l'arrosage et le pompage des cultures.

L'eau et le terrain sont octroyés par un « bon samaritain », Souleymane Ouédraogo, enseignant de profession. Après un mois de travail d'arrache-pied, les cultures présentent une bonne physionomie. L'heure est à la récolte. Selon le formateur, les récoltes sont mensuelles et continuelles pourvu qu'il y ait l'eau en permanence. Selon M. Kargougou, les premiers bénéfices de la vente des légumes sont estimés à 300 000 F CFA après déduction des charges qui s'élèvent à 100 000 F CFA, soit 400 000 F CFA de recettes.

Des revenus qui permettent à ces cheffes de ménages de subvenir aux besoins de leurs bambins. « Avant j'étais incapable de débourser 25 F CFA ne serait-ce que pour payer de la bouillie pour mes enfants. Aujourd'hui, grâce à cette activité, j'arrive à leur trouver à manger, à les habiller et à les soigner », se satisfait la veuve de huit enfants, Maïga.

Se départir de la mendicité

Au-delà de la philosophie de créer des emplois, c'est une autre dimension sociale qui se développe derrière cette activité : la solidarité. « Nous sommes venues de divers horizons. Mais, à force de travailler ensemble, nous sommes devenues une famille », affirme Kadijatou Sawadogo, originaire d'Arbinda.

Nous poursuivons notre bonhomme de chemin à la recherche de femmes battantes qui ont désormais pris leur destin en main malgré le traumatisme subi dans cette crise sécuritaire. 8 mars. 11h56mn. Alors que la cérémonie commémorative de la Journée de la Femme bat son plein, Rakiéta Ouédraogo (40ans) prépare du son pour son bétail. Nous sommes reçus dans sa cour familiale, sise à la cité "A" Dondollé de Kaya. Cette veuve de sept enfants est spécialisée dans l'embouche ovine et de la volaille.

Débutée l'année dernière, son activité force l'admiration. Avec une brebis et un agneau offerts par son frère cadet, elle compte déjà dans son enclos à moutons sept bêtes soit quatre brebis et trois béliers. « Lorsque je suis arrivée nouvellement ici à Kaya, je jetais le son et l'eau de maïs. Chose inacceptable pour une femme moaga. C'est alors que j'ai demandé à mon grand-frère une brebis...», retrace la ressortissante de Damkroka (Bouroum). Elle dit déjà avoir vendu un bélier à 110 000 F CFA.

« Avec cet argent, j'ai payé un autre bélier à 45 000 F CFA. Et avec le reste de la somme (65 000 F CFA), j'ai acheté le petit mil pour nourrir ma famille », se réjouit dame Rakiéta. Son poulailler compte aussi une vingtaine de « poulets bicyclettes ». Selon ses explications, ses activités, non seulement, lui permettent d'assurer les besoins alimentaires, sanitaires, vestimentaires et scolaires de ses sept orphelins, mais aussi de se départir de la mendicité.

« Hormis la consommation, je vends régulièrement ces poulets pour acheter des condiments, de l'eau, du savon et surtout du bois de chauffe », s'égaye la veuve Ouédraogo. Les déchets de ses animaux lui procurent de la fumure organique pour son champ, contribuant ainsi à la sécurité alimentaire et nutritionnelle de sa famille. Sa voisine, Naomie Ouédraogo (45ans), originaire de Bourzanga (Bam), elle-aussi, fait de l'élevage son gagne-pain grâce au soutien de l'ONG CREDO, organisation chrétienne de développement.

Elle possède deux gros béliers et une quarantaine de « poulets bicyclettes ». « J'ai reçu quatre béliers.Un est mort. J'ai vendu un autre pour solder les crédits de soins de mon enfant qui souffrait de maux de pieds», explique Naomie. Dans son estimation, les prix de ses deux béliers valent 250 000 F CFA, soit 125 000 F CFA chacun. Au début de la rentrée scolaire 2022-2023, elle dit avoir vendu une trentaine de poulets pour assurer la scolarité, les fournitures et les tenues de ses enfants.

La « résurrection »

Sur fonds propres, des organisations féminines du Centre-Nord accompagnent des FDI afin qu'elles puissent se frayer un chemin de réussite. Pour le Directeur régional (DR) en charge du genre du Centre-Nord, Yacouba Ouédraogo, cette initiative vise à orienter les stratégies d'intervention de la coordination régionale des organisations féminines de sa région vers l'accompagnement des femmes (PDI et hôtes) qui sont dans une certaine vulnérabilité.

« Il s'agit concrètement d'une mise en commun de leurs propres ressources afin de créer ou de financer des petits commerces pour les femmes qui éprouvent des difficultés dans leurs activités », ajoute-t-il. L'association Teeg-Wendé, sise au quartier Bollé, au secteur 6, que nous avons visitée, le 10 mars, est une référence. Spécialisée dans la saponification et la production de boules de soumbala, elle emploie 16 FDI sur ses 30 membres, soit 53% de son effectif.

« Lorsqu'elles sont venues manifester leur intention de travailler avec nous, nous n'avons trouvé aucun inconvénient, parce que nous avons le devoir moral de jouer notre partition dans la gestion de cette crise humanitaire », justifie la doyenne de l'association, Rakiéta Gansonré. Un geste de solidarité qui témoigne du vivre-ensemble harmonieux entre PDI et hôtes. « Les autochtones nous ont accueillies dans leurs familles.

Il est donc tout à fait légitime de nous intégrer dans leur association », renchérit la quadragénaire de sept enfants venue de Dablo, Pawendimdé Sawadogo. Selon dame Gansoré, Teeg-Wendé transforme hebdomadairement un sac de 100 kg de grains de néré en boules de soumbala, avec à la clé un bénéfice estimé à 10 000 F CFA, soit 40 000 F CFA le mois. Dans la semaine, poursuit-elle, ces braves femmes produisent 60 bidons d'un litre et demi de savon liquide pour un bénéfice de 10 000 F CFA, soit 40 000 F CFA le mois.

En somme, l'association a un bénéfice de 80 000 F CFA le mois, selon Rakiéta Gansonré. Des économies qui leur permettent d'assurer les charges quotidiennes liées au fonctionnement de la structure et de satisfaire les besoins élémentaires de leurs familles : condiments, eau potable, bois de chauffe, habillement, etc. Ici, l'ambiance est bon enfant. La joie se lit sur les visages.

« Nous sommes devenues leurs filles biologiques et non des inconnues. A Kaya, la solidarité est l'une des valeurs cardinales des autochtones. Une fois de retour à Arbinda, je prônerai cette richesse sociale au sein de la communauté », confie Assèta Onno (43ans), les yeux presque embués de larmes. Pour Alimata Sawadogo, originaire d'Arbinda, c'est une résurrection. Pour renforcer cette cohésion sociale, des associations mènent des actions de sensibilisation au sein des communautés.

Implantée dans 610 villages de la région du Centre-Nord, l'association Action communautaire de développement au Centre-Nord (ACD-CN) travaille depuis belle lurette d'arrache-pied pour un changement de comportements.

Une bénédiction divine

« Nous faisons régulièrement des sensibilisations sur le dialogue communautaire. Nous formons également des chefs de cantons, femmes, acteurs humanitaires, journalistes à leur rôle dans la promotion de la paix et de la cohésion sociale », liste le président de l'ACD-CN, Samuel Bamogo.

A l'entendre, une nuit de l'ambassadeur de la paix est prévue dans les jours à venir pour rendre hommage à 36 ambassadeurs de la paix et de la cohésion sociale issus de six communes du Sanmatenga. Pour lui aussi, l'élan de solidarité des autochtones du Centre-Nord envers les PDI prouve que le vivre-ensemble est l'une des valeurs ancestrales des Burkinabè. « Des populations-hôtes ont octroyé des terres agricoles aux PDI. Certaines ont concédé des hectares d'espace pour ériger des sites d'accueil.

D'autres autochtones ont ouvert gracieusement leurs châteaux d'eau aux PDI. Personnellement, j'ai accueilli 25 familles déplacées internes dans mes concessions », témoigne M. Bamogo. Par la force des choses, des milliers de filles déplacées internes sont devenues des cheffes de ménage. L'exemple de Marie Ouédraogo, couturière de formation, force l'admiration. La déscolarisée en classe de 3e est le bras financier de sa famille forte de huit membres.

« Dans le mois, je peux coudre 20 à 30 habits complets pour femmes et enfants », se satisfait-elle. Selon elle, ses gains hebdomadaires oscillent entre 15 000 et 20 000 F CFA. Des économies qui lui permettent d'assurer les besoins alimentaires, sanitaires, scolaires de ses frères et soeurs. « Tout ce que je gagne est remis à mon père pour les dépenses quotidiennes», dit Marie Ouédraogo, sourire aux lèvres. Pour son géniteur, le pasteur Michel Ouédraogo, que nous avons rencontré le 6 mars, il s'agit d'une bénédiction divine. «

Depuis son retour de sa formation il y a de cela cinq mois, je ne suis plus allé emprunter de l'argent pour nourrir ma famille. Elle m'a même construit deux maisonnettes en dur de dix tôles chacune », se réjouit-il. Rachelle Sawadogo a bénéficié de la même formation dans le domaine de la coiffure. Elle-aussi arrive à épauler son mari concasseur d'agrégats à prendre en charge leur nourrisson. Le renforcement des moyens d'existence des PDI et hôtes à travers des AGR témoigne de la volonté de l'Etat et ses partenaires à changer de paradigme dans la gestion de la crise humanitaire.

« Nous nous sommes dit qu'il faut carrément quitter l'action sociale assistancielle pour aller vers l'action sociale promotionnelle. Car, il est illusoire de prétendre qu'on peut être dans l'assistanat de façon permanente », justifie le DR Yacouba Ouédraogo. Pour lui, il s'agit des prémices du relèvement des PDI. De ce fait, l'Etat et ses partenaires ont investi des sommes colossales pour former les PDI et hôtes et financer leurs AGR.

Mévente des produits des PDI

En 2022, selon la ministre en charge de l'action humanitaire, Nandy Somé, le financement des activités économiques est estimé à 21 531 880 000 F CFA au profit de 127 357 femmes.

A l'entendre, 4 388 femmes bénéficiaires de crédit du Fonds d'appui aux activités rémunératrices des femmes (FAARF) en gestion d'entreprise ont été formées. Quant à la mise en oeuvre des activités de production et de transformation, 120 associations de femmes ont été dotées en matériel. Selon le directeur provincial de l'action humanitaire du Sanmatenga, Karim Diallo, en 2022, dans le cadre de la mise en oeuvre des activités économiques des PDI et hôtes, 13 970 638 000 F CFA ont été transférés au profit de 291 421 personnes de sa province.

Malgré la présentation de notre autorisation de reportage délivrée et signée par le secrétaire général du ministère de tutelle, Karim Zina, nous n'avons pas eu accès aux données des deux autres provinces (Bam et Namentenga) du Centre-Nord. Malheureusement, toutes les activités de cash transfert sont suspendues par le gouverneur du Centre-Nord, Blaise Ouédraogo, dans un communiqué datant du 15 mars 2023.

Une mesure qui « impactera» négativement la vie des populations assiégées dans les zones inaccessibles de la région telles que Pensa, Barsalogho, Bouroum et Bourzanga, selon les acteurs humanitaires. Pour Yacouba Ouédraogo, le cash transfert est une stratégie efficace permettant de toucher certaines cibles dans les zones « dites rouges ». Cependant, il espère que des mesures palliatives seront prises pour permettre aux bénéficiaires de continuer à cultiver la résilience.

Qu'à cela ne tienne, ces efforts consentis par l'Etat et ses partenaires sont salutaires aux yeux des défenseurs des droits de l'Homme. Pour le président du Mouvement burkinabè des droits de l'Homme et des peuples (MBDHP), section Sanmatenga, Issaka Ouédraogo, ces initiatives permettent aux communautés de prendre en charge les besoins élémentaires liés à l'alimentation, à la santé, à l'éducation de leurs enfants. Cependant, Issaka Ouédraogo déplore le manque de suivi des activités et les difficultés liées à l'écoulement des produits des bénéficiaires.

Parlant des difficultés, le DR Ouédraogo répertorie l'instabilité économique des ménages qui fait que le fonds de roulement devient un fonds de consommation, l'insuffisance d'espace et de ressources financières. Pour un meilleur renforcement des moyens d'existence des PDI et hôtes, Yacouba Ouédraogo suggère une maitrise parfaite du flux des PDI qui se déplacent en permanence, une transparence dans l'utilisation du cash transfert et une synergie d'actions dans la réponse humanitaire. Quant aux bénéficiaires, elles souhaitent une dotation conséquente en matériel de travail, un renforcement de compétences et un financement de leurs activités.

« La résilience communautaire est une base incontournable favorisant la cohésion sociale »

Dans cette interview accordée à Sidwaya, le 28 mars 2023, le sociologue, consultant et responsable de projets communautaires, Edouard Compaoré se prononce sur l'importance de la résilience des communautés dans cette crise sécuritaire et humanitaire. Il propose aussi des actions pour renforcer cette résilience.

 Comment définissez-vous la résilience communautaire ?

La résilience communautaire ou résilience collective est la capacité d'une communauté de continuer à vivre, fonctionner, se développer et s'épanouir après un traumatisme ou une catastrophe.

Dans ce contexte de crise sécuritaire et humanitaire que traverse le Burkina Faso, la résilience communautaire est donc la capacité des Burkinabè à croire en une possibilité de continuité de vie épanouie nonobstant la complexité du contexte actuel : lutte armée et déplacement massif de populations.

Elle est nécessaire dans la lutte contre le terrorisme, car elle est une base incontournable favorisant la cohésion sociale et le vivre-ensemble pour un retour de la paix au Burkina Faso.

 Les activités génératrices de revenus exercées par les déplacés internes favorisent-elles cette résilience communautaire ?

Evidemment ! Les Activités génératrices de revenus (AGR) exercées par les Personnes déplacées internes (PDI) leur permettent d'absorber les impacts des chocs psychologique, mental, physique et économique consécutifs aux exactions des groupes armés afin d'assurer leur développement socio-économique.

Que faut-il donc faire pour renforcer cette résilience ?

En plus des AGR et des actions de sensibilisation sur la cohésion sociale, l'Etat et ses partenaires doivent développer des initiatives /projets intégrés : triple Nexus humanitaire, développement et paix. Il faut aussi renforcer les actions de sécurité alimentaire et nutritionnelle des communautés et ménages ciblés surtout dans les zones de réinstallation des PDI.

La reconstitution des moyens d'existence des populations résidentes et des populations déplacées, le financement de l'entreprenariat agropastoral des femmes et des jeunes en milieu rural, l'accès au marché, le développement des emplois massifs au profit des jeunes des

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