Le basket-ball ivoirien est de retour. Après avoir donné de la visibilité au championnat national et repositionné la Côte d'Ivoire dans le trio de tête africain, la Fédération ivoirienne de basket-ball (Fibb) pense sérieusement à la relève. C'est d'ailleurs le but de l'expédition des jeunes de 16 ans et moins au dernier tournoi de l'Amitié, à Bamako.
Invitée au même titre que la Guinée, l'Algérie, la Côte d'Ivoire y est allée avec deux équipes : une équipe féminine et une masculine. « Nous avons assisté à un beau tournoi. En tout cas, nous sommes revenus satisfaits », a indiqué le président de la Fédération ivoirienne de basket-ball, Mahama Coulibaly, qui a tiré de ce voyage beaucoup de leçons.
« Nous avions plusieurs objectifs en participant à ce tournoi de l'amitié. Il s'agissait de réapprendre à vivre ensemble avec le voisin malien, après la triste parenthèse de l'affaire des 49 soldats. Le basket-ball ici est utilisé comme un moyen de rapprochement et de cohésion entre les peuples. Et puis, ce n'est un secret pour personne, le Mali est une école en matière de formation des jeunes.
Cela fait près de dix ans que le Mali domine le basket-ball au niveau des jeunes et nous avions à coeur de voir de près ce qui se fait dans ce pays voisin. Nous avons surtout observé une véritable volonté politique de l'État malien, avec des annonceurs qui donnent beaucoup de moyens, à l'image du football chez nous en Côte d'Ivoire. Tout cela nous fait penser que le basket-ball en Côte d'Ivoire peut aussi être doté de moyens importants. Surtout que le basket-ball ivoirien est en train de monter en puissance », retient le dirigeant sportif ivoirien.
Pour lui, l'expérience malienne devrait permettre d'accélérer le processus de la politique jeunes de la Fibb. Un programme couché sur du papier, mais qui a du mal à prendre forme.
« Il y aura une rencontre très prochaine avec l'ensemble des centres de formation pour faire l'état des lieux. Nous allons continuer la mise en place et la structuration de la formation des jeunes joueurs. Mise en place des clubs équipes nationales jeunes qui vont bénéficier d'une préparation spécifique, même sans compétition internationale, pour qu'elles soient compétitives.
Nous nous sommes rendu compte également qu'il faut commencer très tôt la pratique du basket-ball. Ce n'est pas à 16 ans qu'il faut le faire. Car à cet âge, il est un peu tard », a indiqué le président de la Fibb qui compte poursuivre l'implantation et la réhabilitation des terrains de proximité afin que l'enfant ayant une aire de jeu à portée de main y aille naturellement.
C'est d'ailleurs un des secrets du succès malien. « Le Président d'alors, Amadou Toumani Touré, a permis qu'il y ait un terrain partout dans les quartiers, jusque dans les hameaux les plus reculés. Un enfant est attiré par le jeu. Et lorsqu'il se réveille et qu'il y a juste à côté de lui une aire de jeu, naturellement, il ne se fait pas prier. Au départ, le phénomène était féminin, mais ces derniers temps, les garçons leur ont emboîté le pas et cela commence à marcher », a confié le commandant Al Hadji Sacko, directeur technique de la Fédération malienne de basket-ball (Fmbb).