Le président de la transition tchadienne, Mahamat Idriss Déby, a reçu aujourd'hui le secrétaire général de la présidence camerounaise, Ferdinand Ngoh Ngoh. Une visite qui intervient en pleine brouille diplomatique entre les deux pays, sur fond de conflit autour de l'actionnariat de l'oléoduc qui transporte le pétrole tchadien vers le Cameroun. Le 20 avril, N'Djamena a rappelé son ambassadeur à Yaoundé pour consultations.
Le plus proche collaborateur de Paul Biya était porteur d'un message du chef de l'État camerounais, qu'il a remis à Mahamat Idriss Déby lors de leur entretien au palais Toumaï. Ferdinand Ngoh Ngoh n'a donné aucun détail sur son contenu, mais il assure que la relation est au beau fixe entre les deux pays
« J'étais porteur d'un message d'amitié et de fraternité, toutes les questions ont été abordées. Certaines incompréhensions ont été dissipées. Je peux vous assurer que j'ai été fort bien reçu. Les relations séculaires qui ont toujours été excellentes le demeurent. Il n'y a vraiment aucun nuage dans la relation entre le Cameroun et le Tchad. »
Le 20 avril, le Tchad a rappelé son ambassadeur, après plusieurs mois de brouille autour de l'actionnariat de la Cotco, l'entreprise gestionnaire du pipeline qui relie les champs pétroliers tchadiens et le port camerounais de Kribi.
En cause, la vente par la société britannique Savannah Energy d'actions de la Cotco à la compagnie publique camerounaise Société nationale des hydrocarbures. Des titres dont l'État tchadien s'estime propriétaire depuis la nationalisation des anciens actifs d'Esso Tchad fin mars.
En décembre, Savannah Energy avait racheté ces actifs à ExxonMobil, maison mère d'Esso Tchad, mais N'Djamena estimait cette vente illégale, car conclus sans son accord, et la comparait à un « mariage forcé » avec ce nouveau partenaire.
N'Djamena attend aussi que Yaoundé n'objecte pas auprès de la Cemac au rachat en cours des activités de Petronas dans le pays.