Tchad: La Ligue tchadienne des droits de l'homme publie son rapport sur la répression du «jeudi noir»

Des manifestants brûlent des pneus usagés dans un quartier de la capitale, N'Djamena.

Six mois après la violente répression des manifestations du 20 octobre, la Ligue tchadienne des droits de l'homme et l'Organisation mondiale contre la torture ont publié mercredi leur rapport sur les événements.

Plusieurs partis d'opposition avaient alors appelé à manifester, malgré l'interdiction des autorités, contre la prolongation de la transition et le maintien à sa tête de Mahamat Idriss Deby. Les ONG dressent un bilan de 218 morts, supérieur à celui de la Commission nationale des droits de l'homme qui dénombrait déjà 128 victimes et à celui du gouvernement qui n'en décompte que 73.

Au moins 218 morts, c'est le bilan dressé par la Ligue tchadienne des droits de l'homme et l'Organisation mondiale contre la torture. Bilan de ce que les Tchadiens nomment le « jeudi noir », la répression des manifestations du 20 octobre 2022 et des jours qui ont suivi.

« On extrait le corps nuitamment pour aller le jeter soit dans le fleuve ou bien dans des fosses communes, explique Me Adoum Mahamat Boukar, président de la LTDH. Donc l'étendue de ces massacres, personne ne peut le mesurer avec exactitude. Quand vous regardez, la plupart des victimes ont des balles au niveau du front, à la tête, à la poitrine ou au dos. Donc ça veut dire que les gens visent la mort, quelque chose qui a été planifié. Et donc l'objectif était de décapiter l'opposition. »

Aziz Mahamat Saleh, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, affirme qu'il s'agit d'une organisation « partisane » : « Elle est partisane. Effectivement, on aurait voulu qu'il y ait des équilibres pour qu'on situe les responsabilités de part et d'autre. Ce sont des guérillas urbaines qui se sont organisées. Ce n'est pas une manifestation qui va d'un point A à un point B selon des procédures bien déterminées. Donc c'est un rapport à charge parce que ce sont ceux qui ont appelé à ces insurrections qui sont à la base de la rédaction de ce rapport, donc il ne pouvait être qu'à charge. »

La mission internationale d'enquête de la Commission économique des États d'Afrique centrale (CEEAC), n'a quant à elle toujours pas rendu son rapport.

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