L'Association africaine de défense des droits de l'homme (Asadho) pense que la présence d'un agent du service de sécurité au sein de l'Itie-RDC « porte atteinte à l'environnement propice au débat libre au sein du comité exécutif de l'Itie ».

L'Asadho s'oppose à la demande d'accréditation de la représentante de l'Agence nationale de renseignements (ANR) au Comité exécutif de l'Initiative de transparence des industries extractives (Itie) pour la République démocratique du Congo5 RDC). Pour elle, « la présence d'un agent de l'ANR, une agence qui s'est distinguée ces vingt dernières années par des atteintes graves aux droits fondamentaux des citoyens qui critiquent les différents régimes, porte atteinte à cet environnement propice au débat libre au sein du Comité exécutif de l'Itie ».

Dans un communiqué signé le 26 avril par son président, Me Jean-Claude Katende, l'Asadho note que par sa lettre n°05/00/41/8/EMP-ANR/132/2023 du 20 avril 2023, le directeur provincial de l'ANR/Ville de Kinshasa informe le coordonnateur national de l'Itie/RDC de la désignation et de l'affectation de l'agent Sangwa Mamba au sein de l'Itie.

Et, par une autre lettre n°05/00/41/8/EMP-ANR/133/2023 du 20 avril 2023, le même directeur informe l'agent concernée qu'elle est affectée à cette structure, en qualité de chef d'antenne. Ces deux lettres, selon l'Asadho, portent gravement atteinte à la norme Itie, au regard de l'exigence 1 qui demande au gouvernement de garantir aux parties prenantes un environnement qui leur permet de débattre de toutes les questions liées à la gouvernance des industries extractives librement, sans contrainte ni peur.

Face à ces observations, cette association exhorte le Premier ministre à demander au directeur provincial de l'ANR/Ville de Kinshasa de reporter sa décision de désignation et d'affectation de cet agent au Comité exécutif de l'Itie. Elle voudrait, par ailleurs, que le Comité exécutif de l'Itie-RDC s'oppose à toute accréditation des agents de tout service de renseignements en son sein.