L'entraîneur franco-congolais du club soudanais d'Al Hilal d'Omdourman, Jean Florent Ibenge Ikwange a exprimé sa compassion aux joueurs congolais avec qui, ils évoluent ensemble dans ce club, bloqués au Soudan suite à la crise sécuritaire qui sévit dans ce pays depuis quelques semaines, dans un audio qu'il a balancé dans les réseaux sociaux.
«Les réseaux sociaux se déchaînent comme quoi, j'ai abandonné mes joueurs parce que j'ai un passeport rouge. Ce n'est pas la première fois que ces gens-là parlent ainsi. J'encaisse, ça passera. Mais ceux qui le disent, doivent savoir qu'ils ne sont pas mieux que ceux qui ont déclenché cette guerre », a fait savoir le coach Florent Ibenge qui a réfuté catégoriquement toutes allégations l'incriminant d'avoir abandonné ses compatriotes.
Selon le technicien congolais, les joueurs Fabrice Ngoma, Steve Ebwela, Glody Lilepo, ainsi que le coach des gardiens Blanchard Bulayima sont bien arrivés à Dongola, frontière avec l'Égypte, depuis la nuit de mardi. Ils vont y rester quelques temps en attendant le visa pour l'Égypte. «C'est difficile d'être en contact avec eux. Il y a Steve Ebwela qui m'a laissé un message. Ils ont quitté Khartoum, ce qui est l'essentiel. La délégation devra attendre deux jours pour obtenir les visas égyptiens », a fait savoir le coach Ibenge.
Possédant le passeport français, Jean-Florent Ibenge est quant à lui, arrivé à Paris dans la soirée de mardi. Le technicien congolais a été escorté par l'Ambassade de la France, au Djibouti avant de rallier Paris par un vol affrété par le gouvernement français.
«Les joueurs congolais étaient à l'abri à 40 minutes de Khartoum, à Omdurman. Pour accéder là où ils étaient, il fallait traverser un pont qui était bien gardé. Ils étaient mêmes au stade ce jour-là. Mais moi j'étais dans la zone du combat, à 10 minutes de voiture du palais (présidentiel) et à 5 minutes de l'aéroport. Ma propre fille était encore plus en danger, à 0 mètre du dégât puisqu'elle était à l'hôtel Rotana à une minute de l'aéroport que vous avez vu bien détruit. Pendant une semaine, je n'ai pas vu ma fille. Au milieu des bombardements, elle m'appelait pour me dire qu'elle veut rentrer à la maison. C'est une expérience malheureuse et très douloureuse », a expliqué le coach Ibenge évoquant également les circonstances de son évacuation en terre soudanaise.
« Je ne peux pas dire tout ce que j'ai fait. Ce sont des opérations où il faut être très discret. En période de guerre, si tu n'as pas de stratégie, tu cours à l'échec. Avec le club, nous allons sortir les joueurs ou nous établirons notre camp pour préparer la coupe Arabe. Le premier contingent de joueurs étrangers va être évacué aujourd'hui. Je les rejoindrai au Caire (Égypte) après un bref délai à Paris », a-t-il conclu.