La Gendarmerie confirme la hausse du nombre de consommateurs d' héroïne à Madagascar. Les appels de détresse des parents affluent.
De nombreux parents viennent chercher des solutions pour leurs enfants héroïnomanes, dans les centres de désintoxication. Des familles différentes, mais qui vivent le même enfer. Leurs enfants menacent de tuer ou de se tuer, s'ils n'ont pas leur dose d'héroïne quotidienne. Cette drogue les pousse à quémander, à voler, à vendre tous les objets à portée de leurs mains, à inventer des histoires pour trouver de quoi payer leurs consommations. D'autres sont devenus des voleurs professionnels et n'hésitent plus à cambrioler leurs voisins, à subtiliser les objets des personnes qui croisent leurs chemins.
« L'héroïne crée une grande dépendance », a expliqué le Dr Nambinintsoa Andrianarison, spécialiste de la santé mentale dans le Centre hospitalier universitaire de santé mentale d'Anjanamasina, hier. Les consommateurs ressentent une grande souffrance physique et psychologique lorsqu'ils sont en manque. L'état de manque se présente par une agitation, des douleurs musculaires et osseuses intenses, des insomnies, des diarrhées et des vomissements, des bouffées de froid avec chair de poule, de l'anxiété, de la dépression sévère et parfois, même, l'envie de se suicider.
Risque de rechute
Les parents, désarmés face à la situation, lancent des appels de détresse. La Gendarmerie indique avoir reçu des dizaines de messages privés de parents qui se sont confiés sur leurs souffrances. « Ils ont besoin d'aide. Ils ont besoin de solutions. ». Les solutions, il y en a Le Dr Nambinintsoa Andrianarison affirme qu'il est possible d'arrêter l'héroïne. « Le traitement peut durer entre un à trois mois, selon le patient. Il doit être interné car il a besoin de soutien psychologique, à part les traitements.
Le plus important, c'est de traiter les raisons qui ont poussé l'individu à consommer cette drogue, le traumatisme psychique qui l'a poussé à devenir héroïnomane. Autrement, le risque de rechute est élevé », indique ce médecin. Madagascar ne dispose malheureusement que de quelques centres de désintoxication, comme celui d'Anjanamasina, d' Imerintsiatosika, ou encore le Centre de cure Aro Aina (CCAA), dans la province d'Antananarivo. Les consommateurs ne cessent pourtant d'augmenter dans les grandes villes de Madagascar, comme à Antananarivo, à Toamasina, à Antsirabe, à Mahajanga, à Toliara, à Antsiranana. Les mineurs, les lycéens, sont les principaux consommateurs, selon la Gendarmerie. Il faut arrêter ce fléau, avant que la situation ne devienne incontrôlable.