Afrique: À Dakar, la 2e édition du Prix africain du journalisme d'investigation met ce genre en lumière

La deuxième édition du Prix africain du journalisme d'investigation (Paji) s'est tenue ce 26 avril 2023 à Dakar. Le Sénégalais Azil Momar Lo qui y a reçu le premier prix pour une enquête sur le trafic de cannabis à Rufisque regrette que ce genre journalistique soit moins développé en Afrique francophone qu'anglophone. Reportage au Paji.

La deuxième édition du Prix africain du journalisme d'investigation (Paji) s'est tenue ce 26 avril 2023 à Dakar au Sénégal, à l'école de journalisme du Cesti. Une initiative de la plateforme « Médias et démocratie », dont RFI est partenaire.

Des récompenses financières ont été décernées aux lauréats, dans les catégories TV, radio, presse écrite et internet. Objectif : valoriser et encourager le travail d'enquête des journalistes sur le continent.

C'est un reportage qui a conquis le jury à l'unanimité : « Ghetto Gava », du journaliste kenyan Samuel Munia, lauréat du prix Paji dans la catégorie télévision. « Nous avons enquêté sur les cartels qui vendent illégalement de l'eau et de l'électricité dans les plus grands bidonvilles de Nairobi, explique-t-il. Des gens meurent à cause d'électrocutions, d'autres sont malades à cause d'une eau impure ».

Pour cette enquête, Samuel Munia du collectif « Africa uncensored » a filmé en caméra cachée, il a pris des risques. Pour lui, la priorité est de dénoncer l'impunité, la corruption, et au final d'avoir un impact en faveur des populations : « Immédiatement après la diffusion du reportage, le gouvernement a annoncé la création d'une force de police pour gérer l'eau. C'est positif, mais nous allons continuer à enquêter et suivre la situation. »

Dans la catégorie radio, c'est le Sénégalais Azil Momar Lo qui a reçu le premier prix, pour une enquête sur le trafic de cannabis à Rufisque, en banlieue de Dakar, lié à l'augmentation des motos taxis. Journaliste d'Africa Check, il regrette que le genre soit moins développé en Afrique francophone qu'anglophone : « Dans nos pays, les médias les plus puissants et les plus importants en tout cas, ce sont des médias pour la plupart d'État ou de services publics qui n'ont pas assez de souplesse pour donner du temps aux journalistes de creuser des sujets, d'aller plus loin. Il faut surtout s'armer de courage et de patience. »

La prochaine édition du Paji est d'ores et déjà prévue l'année prochaine, cette fois en Mauritanie.

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