Quelques jours après avoir contraint un navire transportant des sans-papiers expulsés à faire demi-tour, les autorités portuaires comoriennes avaient autorisé les accostages, à condition qu'ils ne concernent pas les « retournés ». Mais finalement, la SGTM a décidé de « suspendre les rotations jusqu'à nouvel ordre ».
La compagnie SGTM qui assure des rotations entre Mayotte, la grande Comore et Anjouan, a annoncé leur suspension ce jeudi après-midi, expliquant sa décision par « le contexte actuel, qui entrave le bon fonctionnement de son activité ». En cause, les crispations autour de l'opération policière française « Wuambushu » sur l'île de Mayotte, un déploiement massif de forces de l'ordre pour détruire des quartiers illégaux et renvoyés massivement des clandestins aux Comores.
Lundi, le Maria Galanta, un navire de la SGTM, avec parmi les personnes à bord, des expulsés de Mayotte, avait été empêché d'accoster sur l'île d'Anjouan. Officiellement à cause de travaux dans le port de Mutsamudu. Aujourd'hui, les autorités portuaires ont annoncé sa réouverture, mais en limitant les autorisations de débarquement aux personnes en possession d'une carte d'identité. C'est rarement le cas des Comoriens qui tentent leur chance à Mayotte, qui se débarrassent généralement de leurs papiers.
« Aucun refoulé n'a le droit d'être embarqué » sous peine, pour la compagnie maritime, « de se voir retirer sa licence », a même déclaré le porte-parole du gouvernement comorien. Finalement, la SGTM a préféré suspendre son activité.
Le président Azali Assoumani avait fait part de son opposition à l'opération « Wuambushu », lancée sans concertation selon Moroni. Il a reçu mercredi soir le soutien de l'Assemblée nationale, qui a voté une résolution à l'unanimité, réaffirmant la souveraineté comorienne sur l'île de Mayotte.
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