Seul pays d’Afrique centrale à mettre en œuvre l’Accord de partenariat économique avec l’Union européenne, jusque-là, le Cameroun doit composer avec la libéralisation progressive des produits de cette dernière sur son marché, depuis août 2016. Les premiers pas ne sont pas juteux pour Yaoundé qui enregistre des pertes.
Selon Ecofin, qui cite le dernier rapport que vient de publier le ministère de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat) sur l’économie camerounaise, « au 31 décembre 2022, et depuis le début de la mise en œuvre de l’Accord de partenariat économique (Ape) entre le Cameroun et l’Union européenne en août 2016, le montant total cumulé de la moins-value fiscale et douanière enregistrée est de 52,5 milliards Fcfa (88,3 millions de dollars) ».
Notre source ajoute que ledit rapport, consulté par Investir au Cameroun, le démantèlement tarifaire induit par les Ape, et qui a provoqué les pertes de recettes douanières susmentionnées, a principalement profité aux grandes entreprises qui ont vu leurs coûts de production baisser au cours de la période sous-revue. Il s’agit principalement des entreprises du secteur agroalimentaire, des cimenteries, de l’énergie, des Btp et de la fabrication et la distribution de papiers, apprend-on.
Au demeurant, souligne le Minepat, « l’effet de l’Ape sur l’activité économique de manière générale reste encore peu perceptible, notamment au niveau des emplois, des prix pratiqués et de l’accroissement et la diversification de nos exportations. Cet effet timide peut s’expliquer, entre autres, par un faible taux d’utilisation de la préférence (13,5% des opérations douanières à fin 2021), qui montre que les bénéfices du démantèlement tarifaire ne sont captés que par une poignée d’entreprises ».