Burkina Faso: Violation des droits de quel homme ?

opinion

Quand je les entends parler de droits de l'homme, je me demande bien de quel homme s'agit-il ? De l'homme des droits ou de l'homme droit ? Et de quel droit jouent-ils à l'avocat de bon aloi ? De quel droit de l'homme et de quel homme parlez-vous tant quand les droits édictés par les hommes et pour les hommes ont fait de l'homme le sempiternel débiteur d'une dette de devoir impayée ? J'ai peur du droit que l'on s'arroge ou attribue d'office par civilité sans le mériter. J'ai honte du droit qui se laisse brader entre les mains souillées de l'impénitent titan malfaisant en quête de confort coupable.

J'ai horreur du droit qui sert de toit au crime et que l'on traite avec une estime sublime. Je suis déçu du droit que l'on brandit pour les bandits non repentis qui bravent les interdits pour ravir la vie et s'en ravir sans rougir, juste pour le pire. Les droits de l'homme sont-ils devenus des droits maladroits et de mauvais aloi conféré au franc-tireur adroit qui tire à bout portant sur sa proie humaine comme on tire sur un gibier ? Les droits de l'homme se sont érodés par la faute même de l'homme, par son hypocrisie complaisante. Les droits de l'homme ont perdu leur sens dans le double jeu de l'homme qui veut ruser avec le bien en usant du mal. La question fait débat, mais suffit-il d'en débattre pour en découdre et faire éclore la vérité ? Et cette vérité se trouve-t-elle de quel côté de la raison ? La raison de la victime au droit à la vie bafoué qui subit la furie de l'incurie ou la raison du bourreau qui tue et massacre sans valable revendication ? Suffit-il de brandir des textes qui vexent parfois pour rendre la question encore complexe ou faut-il briser les tabous, quitter les sentiers battus et crier son amertume pour les droits de fortunes que l'on attribue de façon inopportune à la racaille des pagailles ? Le concept de droits de l'homme, n'est-ce pas ce saint précepte que l'on accepte par décence mais dont la sacralité s'écroule vite dans les hécatombes du pogrom de l'humanité ? Ainsi, le terroriste qui tue sans état d'âme aurait aussi des droits dont le droit à la vie. Ainsi, le complice de la perfidie devrait répondre devant un tribunal et non être « faits » devant les faits de ses méfaits. Les droits de l'homme sont-ils vraiment des droits humains ?

Pourquoi quand les terroristes tuent, brûlent et pillent les innocents, les défenseurs des droits de l'homme ne font que condamner par principe comme pour se donner bonne conscience ? De quelle violation de droits de l'homme parle-t-on quand, à l'épreuve du fouet, le sournois complice avoue les faits et donne les preuves de sa complicité ? Pourquoi au nom des droits de l'homme, les terroristes ne font pas l'objet du vrai « djihad » sincère, de la part des puissants défenseurs de ces droits ? La meilleure façon de défendre les droits de l'homme, c'est d'attaquer et traquer ceux qui s'attaquent à l'homme pour rien. Nous sommes en guerre ! Mais il semble que même la guerre est régie par le droit. On ne peut donc pas, on ne doit pas maltraiter, torturer, voire tuer un homme, criminel, sans le juger, même si cette sentence reste semblable à celle que ce criminel a infligé à ses victimes. Il semble qu'il faut tout remettre à la Justice, mais diantre, au nom de quel droit accorde-t-on à l'égorgeur d'homme et à son complice le luxe d'un souffle de plus et de trop devant un tribunal ?

Il paraît qu'on ne se rend pas justice dans nos sociétés « modernes et civilisées », mais en faveur de quel idéal, prêche-t-on tant le recours à la justice pour juger quelqu'un qui a déjà adjugé et tranché la gorge de sa victime, puis filmé et diffusé l'horreur sur les réseaux sociaux ? Au nom de quelle civilisation, peut-on caresser dans le sens du poil un tel criminel avec une bienveillance qui insulte la bienséance ? Non, on ne peut pas traiter avec humanisme un homme inhumain qui pille, brûle, vole, viole et tue d'autres hommes par convictions. On le traite avec équité à la hauteur du forfait commis. Un homme qui a fait de la terreur sa profession, sans concession n'est pas digne des droits de l'homme, parce qu'il n'est plus un Homme. Un Burkinabè qui prend les armes contre sa fratrie et sa patrie n'a d'autre issue que la renonciation à son activité funeste. C'est trop facile de s'affaler dans son cocon et crier à la violation des droits de l'homme sans connaître l'homme. Il faut être sur le terrain pour constater de visu ce qui est légal et ce qui ne l'est pas. C'est au front qu'il y a des mines sur les routes qui tuent ; c'est au front que l'on tue même la femme enceinte ; c'est au front que l'on massacre des populations entières et en être fier ; c'est au front que l'on vole le bétail, brûle les greniers et décime les champs ; c'est au front que l'on peut tuer le père et forcer sa femme et ses enfants à regarder la scène de l'insoutenable sans autre forme de procès. Tous ces actes de barbarie sont-ils aussi des exécutions sommaires ? Ou bien c'est quand on tue ceux qui tuent qu'il y a exécution sommaire, extrajudiciaire ? Où sont les défenseurs des droits de l'homme et de la démocratie ? Que font-ils sur le terrain, au-delà des déclarations intramuros et des condamnations féroces ? Respecter les droits de l'homme, c'est respecter la vie de l'homme, parce qu'aucun droit n'est plus sacré que le droit à la vie ! Et mon Faso se bat pour son droit d'exister ! A contrario, « le message reste le même : déposer les armes ou périr » !

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