Le gouvernement centrafricain affirme avoir repoussé la demande d'un groupe armé tchadien souhaitant installer une base arrière dans le nord-est de la RCA. Dans un communiqué, la ministre des Affaires étrangères, Sylvie Baïpo-Temon assure qu'un groupe nommé Rassemblement Populaire pour la Justice et l'Égalité au Tchad aurait écrit au préfet de la province de la Vakaga, pour obtenir son accord.
Sylvie Baïpo, cheffe de la diplomatie centrafricaine, a affirmé la détermination de Bangui « à oeuvrer de concert avec tous les pays voisins pour mettre définitivement fin à la criminalité transfrontalière ». Cette déclaration d'apaisement intervient alors que les relations entre la Centrafrique et son voisin du nord se sont à nouveau tendues ces derniers temps.
Point de départ de ces nouvelles crispations, des affrontements ayant fait une vingtaine de morts les 17 et 18 avril dernier dans le sud-ouest du Tchad. Les conflits communautaires sont communs dans la région, sauf que cette fois, les autorités ont accusé des « rebelles tchadiens venus de Centrafrique » pour alimenter des tensions locales.
« Menace voilée »
Le 20 avril, en visite sur place, le ministre de la Défense a fait une déclaration virulente : « Prochainement, si quelqu'un tue un citoyen ici, même s'il fuit à Bangui, nous allons le trouver à Bangui », a tonné le général Daoud Yaya Brahim.
Depuis, en Centrafrique, certains s'inquiètent d'une « menace voilée » et ce jeudi, la ministre des Affaires étrangères a ainsi envoyé un signal d'apaisement. Le gouvernement « ne peut accepter que le territoire centrafricain serve de base arrière à tout groupe, coalition de groupe armé ou toute initiative de déstabilisation d'un pays voisin » écrit Sylvie Baïpo-Témon.
Depuis quelques mois, le Tchad souligne la formation de groupes armés de l'autre côté de la frontière. Les États-Unis auraient en outre prévenu Ndjamena de menaces de déstabilisation soutenues par les mercenaires russes de Wagner à partir des pays limitrophes.
De leur côté, des organisations proches du pouvoir centrafricain continuent d'accuser le Tchad de soutenir la rébellion CPC, en vue de renverser Faustin-Archange Touadera.