L'Agence de prévention et lutte contre la corruption (APLC) a renouvelé, jeudi 27 avril, son engagement, ensemble avec une vingtaine des représentants des services étatiques et privés, à recouvrer les avoirs illicites détenus par des tierces pour les restituer au trésor public.
Cet engagement a été pris lors d'un atelier organisé jeudi à Kinshasa en collaboration avec le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD).
Cette agence onusienne entend, en effet, accompagner la RDC pour fédérer des énergies afin de trouver des voies et moyens pour une vision sur le recouvrement des avoirs illicites.
Pour le PNUD, il demeure encore difficile en RDC de déterminer clairement le niveau de recouvrement de tous ses avoirs perçus illégalement afin de les restituer au trésor public. D'où, la tenue de cet atelier pour produire une note de réflexion indispensable à ce recouvrement.
Ainsi, « faut-il établir tout d'abord un état de lieu de ce recouvrement et avoir une véritable stratégie qui définit des mécanismes adéquats », a indiqué pour sa part le coordonnateur de l'APLC, Thierry Mbulamoko.
Ce dernier a révélé que quelques efforts ont été déjà entrepris par son agence dans le cadre de ce processus de recouvrement des avoirs illicites :
« Il y a eu des comptes bancaires qui ont été gelés dans le cadre de nos actions contre certaines entreprises minières à l'Est du pays et nous voulons renforcer ce travail-là, pas qu'au niveau de l'APLC mais, avec tous les services qui sont en charge des poursuites ».
Thierry Mbulamoko a souligné qu'une démarche est en cours au niveau des instances judiciaires pour s'assurer que ce recouvrement se fasse effectivement à l'issue notamment des procès pour corruption et détournement des fonds et biens publics.
« Je suis allé voir il y a 2 mois le président du Conseil supérieur de la magistrature mais également le président de la Haute Cour militaire. Nous sommes en discussion par rapport à cela. Nous voulons avoir des statistiques sur les procès pour corruption, pour détournement mais également s'il y a eu des mesures de recouvrement quelles ont été ces mesures combien ont été exécutées », a-t-il renchérit.
L'expert, consultant international en gouvernance de lutte contre la corruption, Hakere Muna a, quant à lui, insisté sur l'indépendance qui devrait caractérisée l'APCL par rapport aux autres institutions de la République. Pour cet ancien de Transparency internationnal, c'est cette indépendance qui fera la réussite de cette agence nationale de lutte contre la corruption.
« On ne peut pas avoir un processus de recouvrement où ceux-là même qu'on soupçonne sont au coeur du processus de recouvrement. Rien ne va démarrer et c'est ça le plus grand problème en Afrique. Il faudrait qu'il y ait un système vraiment indépendant. Je pense que l'APCL peut bien jouer ce rôle », a-t-il recommandé.
L'APLC a rappelé comme illustration de son engagement, la saisie l'an dernier des camions des minerais qui tentaient de sortir frauduleusement du territoire congolais. Ainsi, tous ces avoirs illicites doivent impérativement revenir au peuple Congolais, conclut son coordonnateur.