Cameroun: Le sectarisme mortifère des autoproclamés uniques grands résistants et combattants à Paul Biya

C'est la culture tyrannique de la répression carcérale des ennemis désignés du dictateur que nous devons collectivement et solidairement rejeter au Cameroun, sans aucune exception.

Photo: le prisonnier politique Marafa Hamidou Yaya, séquestré depuis 11 ans au SED, ici à la sortie de son procès Kafkaïen sous les acclamations de ses partisans à Yaoundé en 2013

Le Secrétariat d'État à la Sécurité (SED) est depuis au moins 03 décennies cette prison spéciale où Paul Biya séquestre ses prisonniers personnels en plein centre de Yaoundé, dans l'indifférence générale des autoproclamés uniques grands résistants et combattants à la dictature de Yaoundé.

Parfois quand j'entends certains agitateurs sur les réseaux sociaux et forums camerounais se passer pour des grands résistants et combattants à la dictature de Paul Biya, notamment depuis la contestation électorale de 2018, j'ai simplement envie de leur dire que leur esprit sectaire est certainement le plus grand allié du régime de Yaoundé.

Parce que, en taisant, ignorant ou minimisant délibérément par pure mesquinerie politicienne les sévices et traitements inhumains endurés pendant des décennies par les prisonniers politiques personnels de Paul Biya, comme Titus Edzoa, Thierry Michel Atangana, Marafa Hamidou Yaya, Polycarpe Abah Abah et bien d'autres encore....séquestrés souvent dans sa prison spéciale du Secrétariat d'Etat à la Défense (SED), ces « opposants » sectaires éloignent encore plus le Cameroun de toute perspective de sortie coordonnée et solidaire d'une terreur systémique véritablement institutionnalisée depuis 40 ans.

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Photo: le Français Thierry Michel Atangana dans la cellule où il a été séquestré pendant 17 ans au sous-sol du Secrétariat d'État à la Défense (SED) de Yaoundé

Voilà ce qui rend la situation politique dans ce pays particulièrement désespérée, voire insoluble, avec toutes ces victimes anciennes et potentielles qui biaisent en permanence avec une triste réalité, dont ces libertés fondamentales qui doivent être défendues indifféremment des appartenances partisanes, ethniques ou régionales. Car certains d'entre-nous avons vu nos proches parents et familles littéralement broyés par ce régime de terreur de Yaoundé depuis trois décennies dans une relative complaisance de ses victimes plus récentes.

Elles pensent certainement que c'est cela «faire de la politique» (comme l'entendent les Camerounais), en sacrifiant pour ce faire ceux qui auraient le principal tort d'avoir appartenu au pouvoir en place. Sans réaliser justement qu'en enterrant ceux-là vivants pendant des décennies dans une prison spéciale du dictateur comme le SED, elles créent les conditions de leur propre embastillement perpétuel, fermant définitivement l'espoir d'une alternance démocratique au Cameroun.

Malheureusement

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