« Dire que la force régionale de l'EAC ne vient pas combattre les groupes armés notamment le M23, c'est dire totalement le contraire de ce qui est prévu », a declaré, jeudi 27 avril à Radio Okapi, le vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères, Christophe Lutundula.
Le chef de la diplomatie congolaise réagissait ainsi aux déclarations de son homologue kenyan devenue virale sur les réseaux sociaux. Ce dernier avait declaré que les militaires de la force régionale de l'EAC n'étaient pas déployés en RDC pour combattre les groupes armés.
Christophe Lutundula s'inscrit en faux face à ces allégations :
« Nous ne sommes pas d'accord avec lui, parce que, c'est en fait, le contraire de la déclaration du 21 avril, il y a de cela je pense une année déjà. Déclaration qui a donné naissance à l'ensemble du processus de Nairobi y compris le volet militaire. C'est contraire au plan de paix de Luanda, la fameuse feuille de route du 23 novembre de l'année dernière acceptée par l'Union Africaine et soutenue par le Conseil de Sécurité des Nations Unies. C'est contraire aussi à ce qui doit être fait pour justement que la force régionale puisse redorer son image. C'est contreproductif. Et il faut le regretter. En tout cas l'opinion doit savoir que ce qui a été dit ce n'est pas ça ».
Le ministre des Affaires étrangères a fait cette mise au point à l'issue de la réunion entre le gouvernement congolais et la délégation de l'EAC, jeudi à Kinshasa.
Il a affirmé que, « la RDC avait déjà saisi la communauté de certains amendements qu'il faut apporter au statut de la force pour renforcer son efficacité ».
Par ailleurs, le chef de la diplomatie congolaise a precisé que le gouvernement congolais maintient son appartenance à l'EAC, alors que plusieurs personnalités politiques et de la société civile ont appellé, ces derniers jours, le gouvernement à retirer la RDC de cette communauté.
« Nous n'allons pas non plus donner l'impression que nous sommes des opportunistes et que nous n'avons adhéré à l'EAC que parce qu'il pointait à l'horizon une guerre. Notre appartenance c'est au-delà de la conjoncture. Donc la conjoncture est difficile, mais ne perdons pas le pied, ne perdons pas l'espoir », a renchérit Christophe Lutundula.