Congo-Brazzaville: Évolution industrielle - Le groupe SNPC présent dans l'amont et l'aval pétroliers

Un quart de siècle après sa création, en avril 1998, la Société nationale des pétroles du Congo (SNPC) est capable de conduire seule les campagnes de forage sur ses permis d'exploitation. Au cours de ces dernières années, la société a beaucoup investi dans la distribution ou la commercialisation des hydrocarbures.

Le groupe SNPC possède à ce jour six filiales, à savoir la Société de forages pétroliers (SFP) , la Société nationale de recherche et de production (Sonarep), Ilogs (Integrated logistic services), la Congolaise de raffinage (Coraf), la SNPC distribution D et la SNPC Trading. Dotée d'un capital social estimé à plus de 260,8 millions de dollars américains (environ 155 milliards FCFA) détenu à 100% par l'État congolais, la compagnie pétrolière publique dispose d'au moins dix-sept permis d'exploitation et de participation dans plusieurs permis de recherche et de production.

À travers sa filiale SFP, la compagnie d'État a relancé, en mars 2019, ses activités de forage au champ pétrolier de Kundji, dans le cadre du permis d'exploitation Mengo Kundji-Bindji (MKB) dans le Kouilou (Sud Congo). Le champ pétrolier Kundji comporte aujourd'hui deux plateformes de production, précisément Kundji 100 et Kundji 200 co-exploitées par la SNPC et son partenaire Orion Oil. Il comporte un ensemble de huit puits producteurs avec un débit moyen dans l'année de cinq cents barils/jour.

%

La relance de la SNPC Kundji a, en effet, pour but d'améliorer sa capacité opérationnelle afin de réaliser une production « jamais atteinte » dans une échéance de six ans, soit 2030. Celle-ci a permis à la SNPC de booster ses activités de production et d'accroître son profit en tant qu'acteur majeur, a souligné le directeur général du groupe, Maixent Raoul Ominga. « Nous avons mis en pratique les orientations du chef de l'État, du Premier ministre et du ministre des Hydrocarbures. C'est ainsi que nous avons pris des partenaires très importants et des professionnels pour qu'avec notre partenaire Orion Oil, nous puissions démarrer effectivement les activités en prélude au développement réel de ces champs », a-t-il ajouté.

Rebond de la Sonarep

La Sonarep est considérée comme le bras armé de la SNPC en matière de recherche et d'exploitation des hydrocarbures. La filiale est détenue à 80% par la SNPC depuis sa mise en service, le 23 janvier 2002. C'est normalement à elle d'impulser une bonne dynamique au sein du groupe et de permettre au Congo d'assurer son indépendance énergétique par la commercialisation de sa propre production.

La filiale mène des activités opérationnelles sur les champs de Kundji, avec huit puits qui produisent 572 barils par jour et le champ Tilapia qui produit 31 barils/jour. Elle possède également une base logistique des épurations à Djeno et un kit de test complet des puits. En dépit de nombreuses difficultés dont elle fait face, la Sonarep a de bonnes raisons d'espérer un rebond de ses activités.

Ilogs accroît sa capacité

Depuis 2015, la société Ilogs, filiale du groupe SNPC, a investi plus de 35 milliards FCFA dans de nouvelles installations pour être plus compétitive. Basées dans l'enceinte du Port autonome de Pointe-Noire, les installations de cette société comportent, entre autres, une extension de 200 mètres du quai et une superficie aménagée de 40 hectares du centre de services pétroliers. La modernisation d'Ilogs, d'après le groupe, a eu un impact immédiat sur les performances du centre de services pétroliers, en raison de la demande des opérateurs pétroliers sur des projets comme Lianzi et Moho nord.

La SNPC D dans le carburant et le gaz

Le dernier maillon de la chaîne de services pétroliers, depuis sa création en 2011, la SNPC Distribution est le premier contact avec le consommateur final. Disposant d'un réseau de vingt-six stations-service à travers le pays, la société reste un acteur majeur dans la réussite des activités de transport ou de distribution du groupe SNPC. Dans la vision du groupe et le souci de répondre davantage aux besoins de la population, la SNPC D entend ouvrir de nouvelles stations-service.

Dans l'optique de diversifier ses offres, elle a initié la construction d'un centre remplisseur de gaz sur Pointe-Noire. Cet ambitieux projet vise à juguler les pénuries récurrentes de gaz et permettre à l'entreprise de faire face à ses concurrents avec une nouvelle offre sur le marché. À terme, les ménages pourront s'approvisionner (bouteilles de 6kg, 12kg ou encore 20 kg) auprès des stations-service et les distributeurs agréés dans un premier temps sur le marché de Pointe-Noire, et la région Sud du pays puis dans la région de Brazzaville.

Retenons que c'est à partir de janvier 2021 que la SNPC D a décidé d'étendre son offre de service avec la commercialisation des bouteilles de GPL, principalement sur Pointe-Noire.

Réforme attendue de la Coraf

Les actions de la Coraf ont été reprises en l'an 2000 par le groupe SNPC, suite à de nombreux problèmes de trésorerie ayant entraîné un arrêt de production d'environ trente mois. Elle est actuellement une filiale à part entière détenue à 100% par la SNPC. La société, chargée de fabriquer les produits pétroliers finis consommés sur le marché local, dispose d'une capacité nominale de 1,2 million tonnes métriques par an.

Avec le temps, les équipements de la Coraf sont devenus vétustes, soumis régulièrement à des travaux de maintenance. Ses arrêts de production sont à l'origine des pénuries de carburant que connaît le pays. La Coraf et ses installations, précisons-le, ont été mises en service, il y a 41 ans. La direction générale de la SNPC prévoit une couverture de 85 % du marché national, contre 60% actuellement, dans le cadre du programme « Performance 2025 ».

La compagnie pétrolière étudie les stratégies permettant d'accroître les quantités de produits à mettre sur le marché national. « Les principaux défis de la Coraf sont les suivants : le paiement du pétrole brut dans les délais ; le recouvrement à temps des factures de vente des produits pétroliers ; le fonctionnement continu de l'usine sans arrêt par suite d'incident technique ; la réalisation de la maintenance de l'usine ; la formation du personnel et le remplacement des agents mis à la retraite ; la réalisation des programmes d'investissement pour améliorer l'outil de raffinage », a indiqué le directeur général de la SNPC, Maixent Raoul Ominga.

AllAfrica publie environ 400 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.