Ile Maurice: Saisie à la Réunion destinée à Maurice - D'autres trafiquants à l'oeuvre

Malgré la mise en détention de Franklin, considéré comme le cerveau dans l'importation de drogue de La Réunion, le flot de zamal vers notre pays continuerait. Du côté de l'île soeur, il y a eu des arrestations, le 13 avril, pour cette nouvelle tentative avortée d'exportation de drogue. Mais de ce côté de l'océan, rien jusqu'à présent.

À La Réunion, les grosses saisies de drogue s'accompagnent presque toujours d'arrestations. Alors qu'à Maurice, ce genre de saisies se fait dans des terrains vagues ou avec des arrestations douteuses, comme celles de Bruneau Laurette ou alors celle effectuée le 3 octobre 2022, à Rivière-Noire, pour laquelle aucune charge formelle n'a encore été imposée. Pour rappel, six personnes sont toujours en détention provisoire depuis six mois.

Après la saisie de 150 kg de drogue valant 3 millions d'euros, soit Rs 148 millions, le 13 avril à l'île soeur, et les cinq Réunionnais arrêtés, la question qui se pose : qui allait importer cette cargaison de zamal à Maurice ? Contrairement aux longues attentes dans notre pays, on s'attend à ce que les cinq Réunionnais soient promptement jugés après que l'enquête soit bouclée tout aussi rapidement.

Si les accusés, qui ont été pris presque en flagrant délit, coopèrent avec les gendarmes et reconnaissent les faits imputés, ils pourraient balancer les noms des Mauriciens et des Mauriciennes qui avaient commandité l'importation. Ils seront d'autant plus encouragés à le faire avec la possibilité que leur peine soit aménagée.

%

Car, il faut savoir qu'à La Réunion, la justice tient grandement compte de la reconnaissance des faits par les accusés et, surtout, du partage d'informations visant à démanteler les réseaux. Mais, concernant les réseaux internationaux, la coopération des autorités mauriciennes reste à voir...

Combien de temps cela prendra-t-il pour que les informations nous parviennent de La Réunion ? Pour rappel, dans l'affaire Franklin, les neuf Réunionnais impliqués avaient été arrêtés le 3 mai 2018. Leurs aveux ont permis au procureur réunionnais d'émettre la demande de commission rogatoire quatre mois plus tard, soit le 20 septembre 2018.

Le nom de Franklin et de Nono était connu entre ces deux dates. Si les cinq Réunionnais appréhendés le 13 avril dernier dévoilent l'identité de leurs comparses mauriciens, et que les autorités réunionnaises demandent par voie de commission rogatoire ou autres que les Mauriciens impliqués leur soient remis pour être jugés, que feront nos autorités ? En attendant, des enquêteurs mauriciens se sont-ils rendus à l'île soeur ? Une investigation a-t-elle déjà été ouverte à Maurice ? Nul ne le sait.

Par ailleurs, on apprend que 100 autres kilos de zamal auraient bien atterri à Maurice récemment et que les livraisons, appelées opération «casse-moule» dans le jargon du milieu, auraient commencé samedi. Une habitante de Rose-Hill, âgée de 26 ans, ferait partie de la bande mauricienne et s'occuperait de tout l'aspect financier des transactions.

C'est elle qui chercherait les euros en liquide à remettre aux fournisseurs réunionnais. Son époux, de 27 ans, serait celui qui assurerait la distribution dans l'île, au volant de sa Ford Raptor. Ils feraient partie du réseau Franklin, mais opérant à partir d'une sorte de succursale à Baie-duTombeau. Le contact à La Réunion est aussi une femme, une certaine B. A. N., connue comme Kala.

AllAfrica publie environ 600 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.