Depuis des mois, Dori, chef-lieu de province de la région du Sahel, subit un blocus de la part des groupes armés terroristes qui bloquent les routes et empêchent tout approvisionnement. Mais depuis le début de la saison chaude, c'est aussi l'approvisionnement en eau qui fait défaut. À tel point que les populations sont sorties dans la rue, cette semaine, pour attirer l'attention sur leurs difficultés.
« Un bidon de 20 litres coûte 200 francs CFA et un baril coûte 2 500 francs CFA », déplore une habitante de Dori. Aujourd'hui, les robinets de plusieurs quartiers sont complètement à sec. Pour s'approvisionner, il faut donc braver les hommes armés et se rendre aux puits en périphérie de la ville, ou à la mare, à l'extérieur. « Certains en ont fait un business, explique un habitant. Rien que pour le transport du baril d'eau depuis la mare, il faut compter 1 500 francs. »
D'après une source proche de la municipalité, l'Office national de l'eau et de l'assainissement, ne produit que 70 mètres cubes d'eau par heure, pour des besoins évalués à 110 mètres cubes. Et à 12 km de Dori, la station du barrage de Yakouta est hors service depuis une attaque en juin 2021. La situation est d'autant plus critique, que Dori accueille désormais près de 70 000 déplacés internes. Sa population a plus que doublé.
D'après une source proche des autorités, une équipe mixte des forces de défense et de sécurité se trouve depuis quelques jours à Yakouta afin de rétablir au plus vite l'approvisionnement en eau de la ville.