Berceau des férus de l'informatique, l'école a ouvert ses portes en 1982. Malgré les aléas des études dans les universités et les grandes écoles publiques, l'école nationale d'informatique (ENI) demeure l'une des références.
Le principe est pourtant simple selon lne directeur de l'école. Elle était la pionnière de la formation supérieure à vocation professionnelle. « L'ENI était l'unique école d'informatique en Afrique au début des années 1980. Depuis, nous associons la formation théorique en salle aux stages obligatoires en entreprise à chaque niveau d'étude du parcours » a déclaré Thomas Mahatody, directeur de l'ENI.
Un des secrets qui confèrent de suite aux étudiants fraîchement diplômés le niveau opérationnel requis par le monde professionnel. Plusieurs collaborations avec le secteur privé sont nées au bout de ces plusieurs années. « La qualité de la relation que nous avons avec les entreprises est la dynamique de notre curricula. Elles nous servent également de points de référence qui nous permettent de détecter les besoins en compétences en informatique sur le marché, et nous adaptons en fonction de cela nos offres de formation, sur lesquelles nous avons une marge de manoeuvre dans la conception » renchérit-il.
L'école reste à l'écoute de l'évolution du monde. « À la base, nous avons dispensé des cursus de formation en informatique générale. Mais ces dernières années, nous nous sommes concentrés davantage sur le génie logiciel et la base de données , et le système et réseau. À l'heure actuelle, nous développons une nouvelle mention sur l'intelligence artificielle avec deux parcours, celui sur la gouvernance et l'ingénierie des données, et un autre sur l'audit du système d'information » détaille Thomas Mahatody.
Emploi
Autrefois, l'université d'Antananarivo voulait transférer l'ENI dans la capitale. « On nous a avancé l'argument de la proximité avec les entreprises, donc un emplacement géographique idéal pour l'école, Fianarantsoa étant une ville plutôt à vocation agricole » raconte le directeur. Après moults discussions, elle est restée dans la capitale Betsileo, là où elle doit être. Depuis des années, la majorité des sortants de l'école quittent la ville de Fianarantsoa après leurs études, faute de postes disponibles localement. Mais depuis quelques années, des entreprises à forte utilisation de compétences en informatique se sont implantées dans la ville de Fianarantsoa, justement pour se rapprocher des talents.
Le directeur cite par exemple l'enseigne e-tech Consulting, la firme Manao, ou encore Akata, toutes des entreprises spécialisées dans la fourniture de solutions informatiques pour des marchés à l'étranger en grande partie. « Spécialisés dans la conception de logiciels et d'outils informatiques à destination des clients aux États-Unis, en France et à Madagascar, nous recrutons des spécialistes en développement informatique directement auprès de l'ENI et de la MISA » témoigne Toky Razafinjato, directrice commerciale de l'entreprise Manao, qui a délocalisé son département technique à Fianarantsoa, avec plus de 70% d'employés sortants de l'ENI.
L'école célèbre ses 40 ans cette année et est davantage rassurée du fait de sa spécialisation. « La hausse du nombre d'écoles d'informatique, publiques et privées, nous rassure. Cela témoigne de l'existence du besoin croissant en compétences en informatique » conclut Thomas Mahatody.