Le général kényan Jeff Nyagah, commandant de la force régionale de la Communauté des États de l'Afrique de l'Est (EAC) a déposé sa démission ce jeudi 27 avril. Le général kényan est très critiqué par Kinshasa qui l'accuse d'un certain laxisme vis-à-vis du M23. L'officier kényan souligne que sa sécurité n'est plus garantie
Dans sa lettre de démission, le général Major Joseph Nyagah énumère toutes les raisons qui l'ont poussé à quitter son poste. Il affirme que lui et la force régionale sont victimes d'une campagne de diabolisation menée à coups de billets de banque. Il soutient également que les membres des sociétés militaires privées présentes à Goma ont tenté de l'intimider en déployant un dispositif de surveillance autour de sa résidence.
Confiance rompue
L'officier kényan accuse aussi le gouvernement de ne pas assurer la prise en charge des coûts des bureaux du quartier général de la force. Les proches de Félix Tshisekedi, eux, expliquent que la confiance était rompue depuis plusieurs mois. Déployée dans la partie orientale de la République démocratique du Congo, la force, dirigée par le général Nyagah, est censée combattre les groupes armés dont le M23. Les propos de Joseph Nyagah prônant un processus politique plutôt qu'un affrontement ouvert avec le M23 agaçaient à Kinshasa. Les images montrant Félix Tshisekedi lui parler sur un ton ferme avaient fait le tour du web congolais.
Le président kényan William Ruto a immédiatement désigné un successeur, mais pas sûr que la confiance se rétablisse rapidement. Kinshasa doute de l'efficacité de cette force régionale et encore plus de la sincérité du secrétaire exécutif de l'EAC. Les autorités conditionnent désormais le renouvellement du mandat de cette force à une évaluation sans complaisance et proposent même de réduire de moitié la durée de ce mandat initialement fixé à six mois.