Ce week-end a lieu à Nairobi le rendez-vous annuel de la Fondation Mo Ibrahim, trois jours d'échanges autour de la place de l'Afrique dans le monde. Présent, l'ancien Premier ministre soudanais, Abdalla Hamdok, a appelé ce samedi 29 avril à la fin du conflit dans son pays.
Ils étaient assis côte à côte, face à l'audience, dans le centre de conférence du centre-ville de Nairobi. Abdalla Hamdok a répondu aux questions de l'entrepreneur anglo-soudanais Mo Ibrahim, à l'origine de la fondation qui porte son nom. L'ancien Premier ministre a exprimé sa tristesse face à la crise que traverse son pays.
« La période actuelle est une période très triste pour le Soudan, dit-il. La guerre, les pertes humaines, les pénuries de nourriture, de médicaments, le manque de sécurité... Cette guerre n'a aucun sens, elle va à l'encontre de tout ce qui caractérise le pays. Personne ne va sortir victorieux de ce conflit, il doit prendre fin. S'il ne s'arrête pas, il aura des conséquences pour le Soudan, certes, mais aussi pour la région et le monde entier. »
Les combats entrent dans leur troisième semaine dans le pays, en dépit d'une nouvelle trêve et des efforts de la communauté internationale. Plus de 500 personnes ont déjà perdu la vie.
Abdalla Hamdok avait pris ses fonctions après le renversement en 2019 de la dictature d'Omar el-Béchir, puis avait démissionné en janvier 2022, quelques mois après le coup d'État. Il appelle à une réponse concertée de la part des partenaires du Soudan, tels que l'Union africaine et l'Igad, l'autorité est-africaine pour le développement, afin de faire pression sur les deux parties et mettre fin au conflit.
Moussa Faki Mahamat, le président de la Commission de l'Union africaine, était justement présent dans l'audience. Interpellé, il a immédiatement réagi : « Je suis prêt à me déplacer, même en utilisant la route ! Je demande d'ailleurs aux deux généraux de créer les conditions favorables pour que nous puissions nous rendre à Khartoum et échanger avec eux au plus vite. » Moussa Faki Mahamat a aussi précisé qu'il était en contact avec les autres organisations régionales et internationales pour s'exprimer « d'une seule voix » sur la situation au Soudan.