Au Gabon, c'est naturellement, journée fériée, chômée et payée aujourd'hui à l'occasion de la fête du travail, mais Dynamique unitaire, la coalition syndicale qui regroupe la majorité des travailleurs gabonais a décidé de ne participer à aucune cérémonie officielle. Pour cause, elle réclame la libération de son président Jean-Rémy Yama qui, pour la seconde année consécutive, passe la fête du travail à la prison centrale de Libreville.
Au siège de la coalition syndicale Dynamique unitaire, le moral n'est pas au beau fixe. L'équipe dirigeante vient de finaliser le manifeste qui sera lu devant les militants attendus ce lundi. Principale revendication, la libération de Jean-Rémy Yama.
« Tous les travailleurs gabonais appellent à la libération sans condition de Jean-Rémy Yama. Pas seulement sa libération, mais aussi sa réhabilitation dans le corps d'enseignant-chercheur parce que Jean-Rémy Yama a été radié arbitrairement des effectifs de la fonction publique. C'est une honte pour l'État gabonais qui agit encore par des méthodes brutales pour taire l'expression syndicale au Gabon », affirme Roger Abessolo, président par Intérim de Dynamique unitaire.
Connu pour son franc-parler, Jean-Rémy Yama a été arrêté le 2 mars 2022 à l'aéroport de Libreville alors qu'il partait se soigner au Sénégal. Il est poursuivi pour escroquerie, abus de confiance et détournement de fonds destinés à la construction d'une cité des enseignants dans la capitale. Des accusations que rejettent ses camarades.
« Le gouvernement utilise juste des artifices judiciaires pour coincer Jean-Rémy Yama. Il n'a jamais détourné d'argent d'une société immobilière, il est juste victime de son ton syndical », insiste Roger Abessolo.
L'affaire est entre les mains de la justice, les autorités n'ont pas souhaité s'exprimer.