Le Collectif des victimes de Côte d'Ivoire (CVCI) s'est remémoré hier le 11 avril 2011. Date de l'arrestation de l'ancien chef de l'Etat Laurent Gbagbo et de grande douleur, selon l'organisation présidée par Issiaka Diaby, pour de nombreuses familles de Yopougon dont les membres ont été massacrés par les partisans de Laurent Gbagbo en répression à la capture de leur leader.
Au cours d'une conférence de presse animée à la mairie de Yopougon, le président du CVCI a indiqué que les victimes qui ont pardonné les actes qu'elles ont subis réclament toujours justice. Car, pour lui, le procès de Laurent Gbagbo à la Cour pénale internationale (CPI) qui a abouti à son acquittement, n'a pas couvert l'ensemble des évènements de cette violente et meurtrière crise avec son cortège de 3000 morts.
« On le sait. De nombreuses victimes n'ont pas été prises en compte par le bureau du procureur de la CPI pour les témoignages. Sur des milliers de victimes seulement quelque 200 ont été enregistrées pour témoigner. Est-ce que cet état de fait peut permettre la manifestation de la vérité? Je dis non. Pour nous, le 11 avril est la journée où la Côte d'Ivoire a frôlé la guerre civile. Grâce aux victimes qui se sont inscrites dans le processus de réconciliation nationale, qui ont tourné le dos à la violence et à la vengeance, la Côte d'Ivoire a pu tourner la page. Cependant, nous réclamons toujours justice », a affirmé le conférencier.
Pour lui, il faut que les auteurs de tous les crimes commis lors de la crise postélectorale soient identifiés et jugés. Car, à l'en croire, le procès à la CPI n'a concerné que cinq évènements sur une centaine d'évènements douloureux.
« Les attentes des victimes demeurent, les besoins des victimes demeurent. Ce qui est encore plus frustrant, c'est que les communautés de victimes voient les hommes politiques s'amuser, se partager des postes et des milliards. Alors que les victimes leur reprochent des choses. C'est ça qui est assez grave », a-t-il estimé.
Tout en invitant les autorités à la recherche de la vérité pour la justice et à la poursuite du processus d'indemnisation des victimes. Car, selon lui, les victimes ne peuvent pas être sacrifiées. Aussi, le président du collectif a apporté un démenti aux rumeurs selon lesquelles, il a reçu de l'argent du chef de l'Etat Alassane Ouattara pour les victimes ; de Simone Gbagbo et de Charles Blé Goudé pour empêcher les manifestations visant l'application de la décision de condamnation de l'ex-patron de la galaxie patriotique rendue par la justice ivoirienne. « Toutes ses accusations sont fausses. Ne vous laissez pas distraire. Le collectif est déterminé à poursuivre ses actions pour le bien-être des victimes », a-t-il soutenu.