Le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR) a indiqué, le 30 avril, qu'environ 6 000 personnes, essentiellement des femmes, ont fui le Soudan vers la République centrafricaine, deux semaines après le début de violents affrontements entre l'armée soudanaise et les paramilitaires.
Selon l'UNHCR, « ce chiffre est constitué de 70% de femmes, 15% de filles et 10% d'hommes et environ 400 rapatriés ».
A la frontière entre la Centrafrique et le Soudan, la solidarité s'organise. « Pour le moment, les personnes vivent chez l'habitant, pour celles qui ont eu un peu de chance. D'autres personnes se sont installées dans des abris de fortune. J'ai entendu parler d'une école désaffectée où elles se sont abritées. Il y a certaines personnes aussi qui sont à la belle étoile... », a expliqué le représentant du HCR en Centrafrique, Fafa Olivier Attidzah.
« Ce sont des conditions qui sont un peu difficiles. Il faut mettre en oeuvre un système d'assainissement et surtout leur trouver de l'eau et des vivres. Il faut une intervention pour ceux qui n'ont pas eu la chance d'être hébergés. Et ceux qui ont eu cette chance d'être chez l'habitant, ils vont constituer un poids sur la population hôte, ce qui ne serait pas, dans le long terme, tenable », a-t-il ajouté.
Pour le moment, a conclu le représentant du HCR en Centrafrique, « les réfugiés qui sont là ne souhaitent pas quitter la frontière afin d'avoir un oeil sur leurs biens de l'autre côté de la frontière, puisque les conditions ne les empêchent pas d'y retourner de temps en temps ».
La Centrafrique, en proie à une guerre civile depuis plusieurs années, partage une frontière avec le Soudan dans la province de la Vakaga (Nord-Est). Jeudi dernier, le Bureau de coordination humanitaire des Nations unies (Ocha) annonçait que près de 3 000 personnes étaient entrées dans le pays et vivaient dans des « campements spontanés » près de la localité frontalière d'Am-Dafock. « Le trafic entre le Soudan et la République centrafricaine a été fortement perturbé, ce qui a entraîné une forte augmentation du prix des produits de première nécessité », s'inquiétait également l'organisation, alors que « 120 000 personnes ont besoin d'assistance alimentaire » dans le Nord du pays.
Selon les Nations unies, soixante-quinze mille personnes sont déplacées à l'intérieur du Soudan, et au moins vingt mille ont fui vers le Tchad, quatre mille vers le Soudan du Sud, trois mille cinq cents vers l'Éthiopie. Au total, jusqu'à deux cent soixante-dix mille personnes pourraient fuir si la guerre continue.