Au Cameroun, plusieurs syndicats ont décidé de ne pas participer au traditionnel défilé du 1er mai organisé par le gouvernement à l'occasion de la fête du travail. « C'est une fête pour revendiquer nos droits », explique un responsable syndical.
Au Cameroun, plusieurs syndicats se sont rassemblés à la Bourse du travail de Yaoundé ce 1er mai 2023.
IIs ont choisi cette année de boycotter la parade organisée par le gouvernement à l'occasion de la Fête du travail. Même si le mouvement a été moins suivi que l'année dernière, les patrons syndicaux ont tenu à faire entendre leur voix.
« La parade, pour nous, n'est pas nécessaire »
À quelques minutes de la lecture de son discours, Jean-Marc Bikoko avait encore des détails à régler. Le président de la Centrale syndicale du secteur public (CSP) n'avait plus assisté à la parade du 1er mai, depuis 2007. Il a profité de cette occasion pour rappeler les raisons du boycott : « On est l'un des rares pays où le gouvernement et les employeurs organisent les manifestations et pendant qu'ils sont assis sur la tribune, les travailleurs abhorrent leurs tricots et leurs pagnes et défilent devant eux pour leur faire encore les honneurs. Sans capital le travail produit mais sans travail le capital ne produit rien. »
Pour ces défenseurs du droit des travailleurs, il ne faut pas perdre de vue l'objectif de cette journée malgré la récupération de la part du gouvernement. Le professeur Penda Etongue, secrétaire général adjoint de la Confédération syndicale entente nationale des travailleurs du Cameroun, affirme : « La parade, pour nous, n'est pas nécessaire. C'est la raison pour laquelle nous n'avons pas paradé. C'est une fête pour revendiquer nos droits. Ce que nous avons reçu l'autre jour comme résultat est très insuffisant par rapport à ce que les syndicats attendent. Nous avons demandé un salaire minimum interprofessionnel garanti à 100 000 francs CFA. »
Contrairement à l'année dernière, plusieurs syndicats ont choisi de participer au défilé organisé par le gouvernement. Une cérémonie qui a regroupé près de 300 entreprises du secteur public et privé.